La flamme savante de Michel Bouquet pour Molière

Le comédien raconte sa passion pour les personnages du dramaturge, dont il retrace le parcours tout en évoquant des souvenirs de jeunesse.

On savait Michel Bouquet comédien. On le découvre auteur. Mais aussi un peu metteur en scène. Son Michel Bouquet raconte Molière est sorti la veille d’un retour sur les planches, qu’il évoque au chapitre XI : «Au moment où j’achève cet ouvrage, je m’apprête à remonter sur scène - à 92 ans - en septembre 2017 pour interpréter pour la première fois de ma vie le rôle d’Orgon dans le Tartuffe.» N’y manque que le nom du théâtre (la Porte-Saint-Martin) et le prix des places (de 13 à 61,5 euros). Puis, pour ceux qui encenseraient trop la prouesse, le comédien précise qu’elle tient surtout de la maladie : «Je suis toujours si heureux de jouer Molière. J’en ai besoin. Je ne suis pas infatigable, je suis très fatigué, mais je ne peux pas m’en empêcher.»

Son actualité scénique mise de côté, Bouquet se livre à un exercice d’admiration. «Molière, je l’aime», écrit-il. Et ça se voit. Sans prétendre faire œuvre d’historien pour relater la vie d’un dramaturge avare de traces sur sa personnalité, le comédien narre de pièce en pièce les grandes étapes de son parcours où défilent les Armande Béjart, Louis XIV, Racine… Bouquet a vécu quatre-vingts ans au milieu des pages de Molière, le voilà victime d’un syndrome de Stockholm littéraire, accumulant les rôles, y fouillant à chaque fois une nouvelle profondeur. «L’art de l’acteur, c’est aussi l’art de refaire.» Pour Bouquet, le théâtre n’est pas affaire de masque ou d’imitation, mais de vérité. C’est l’endroit où explosent les émotions qui dans la vie se contentent d’un bouillonnement pudique. La vie est sur les planches.

On sait Bouquet pédagogue. Dans ses Cours au conservatoire (CD aux éditions Frémeaux), il fait pousser les jeunes talents en même temps qu’il hommage ses maîtres, et l’auditeur est immédiatement pris par le timbre de sa voix, ses chuintements de capuche en porche, son timbre médium (...)

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