Elle découvre que son grand-père était résistant grâce à un inconnu

image

Photo d’illustration : JACQUES DEMARTHON / AFP

Originaire du Territoire de Belfort, une femme a traversé la France et reçu une médaille en hommage aux faits de résistance de son grand-père dans le Finistère. Des actes de bravoure que la petite-fille ignorait jusqu’à ce que l’année dernière, un inconnu lui révèle la vérité, comme le raconte Ouest-France.

“Il est parti d'Alsace pour venir jusqu'ici, avec votre grand-mère, raconte Roger Priol. C'est moi qui l'ai recruté.” Cet ancien résistant de Plougonvelin de 94 ans s'adresse à Brigitte, la petite-fille d'un de ses “copains”, Léonce Dauchet.

C’est tout un pan de son histoire familiale que la femme découvre à Plougonvelin (Finistère). Elle est venue de Bourgogne-Franche-Comté pour recevoir une médaille en l’honneur de son grand-père, dans cette commune bretonne où il a vécu avant sa mort.

“C’était trop douloureux”

Car jusqu’à l’an dernier, la Terrifortaine savait peu de choses sur son aïeul. “Ma mère ne savait même pas où son père était mort, explique-t-elle émue. Elle avait fait des recherches, mais on en parlait peu à la maison, c'était trop douloureux.”

Il y an pourtant, un certain Gildas la contacte. Gildas est le petit-fils de Roger Priol, le “copain” de résistance de Léonce Dauchet. “J'ai été bercé toute mon enfance par les anecdotes de mon grand-père, raconte ce passionné de l'histoire de la Résistance. J'ai contacté beaucoup de familles de résistants du canton.”

Mais pas de traces de celle du “copain” alsacien. Après de longs mois de recherche, il retrouve la trace de la famille Dauchet dans le Territoire de Belfort.

Des documents conservés depuis plus de 70 ans

En accord avec la municipalité de Plougonvelin, il décide avec son grand-père d'inviter Brigitte pour lui remettre la médaille de la ville et les documents personnels de Léonce, conservés depuis plus de 70 ans.

Lors de la cérémonie, c’est d’ailleurs Gildas qui dresse le portrait de l’aïeul de Brigitte, 72 ans après sa mort. Démobilisé en 1940, Léonce Dauchet avait fuit l'Alsace pour la Bretagne. Il s'était installé à Plougonvelin avec sa femme et sa fille.

Fauché par un obus à 32 ans

En 1944, il a été recruté pour former les régiments des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) du canton de Saint-Renan (Finistère). Il a combattu d'août à septembre, avant d'être fauché par un obus allemand. Il avait 32 ans.

Sa veuve est alors retournée dans le territoire de Belfort. Et l'histoire de Léonce Dauchet se perdit. Pendant plus de 70 ans.

“Où est sa sépulture ?”

Modeste, Gildas explique que ses recherches ne sont pas terminées. “Deux mystères subsistent, estime-t-il. Pourquoi Léonce a-t-il choisi de s'installer à Plougonvelin, et où est sa sépulture ?”

Pour Brigitte , le chemin parcouru est déjà immense. Emue, elle a tenu à remercier Gildas “pour ce travail grandiose.” Avant de s’adresser à lui et son grand-père : “Vous avez encore tant de choses à me raconter.”