« Et si ça m’arrivait à moi aussi ? » : le grand malaise des chefs d'établissement
Ils « n'arrêtent pas d'y penser ». Ça les « obsède ». Parmi les directeurs de collèges et lycées que nous avons interrogés, rares sont ceux qui ne se demandent pas ce qu'ils auraient fait à la place du proviseur du lycée Maurice-Ravel. Le chef de cet établissement du 20e arrondissement à Paris a fini par anticiper son départ à la retraite un mois après son altercation avec une élève de BTS, à qui il avait demandé de retirer son foulard, conformément à la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostentatoires.
Ce rappel à l'ordre avait entraîné un emballement sur les réseaux sociaux, qui avait abouti à des menaces de mort à l'encontre du chef d'établissement. Le soutien – désormais « total » selon les syndicats – de l'Éducation nationale n'aura donc pas suffi. « J'ai pris la décision de quitter mes fonctions par sécurité pour moi et pour l'établissement », a indiqué mardi 26 mars l'ancien proviseur dans un e-mail envoyé au personnel de son établissement, provoquant une onde de choc dans l'ensemble de la société.
Les oppositions ont regretté « une victoire de l'islamisme et une défaite de la laïcité » (Olivier Henno, UDI) ou encore « un échec du collectif » (Boris Vallaud, PS).
Des insultes, menaces, pressions et agressions quotidiennes
Les chefs d'établissement se sont quant à eux reconnus « déstabilisés » par la voix de leur principal syndicat le SNPDEN-Unsa. Si en façade la volonté de « faire front » est là, beaucoup le confessent sous couvert d'anonymat [...] Lire la suite