Financement libyen de la présidentielle 2007: le PNF requiert un procès contre 13 personnes dont Nicolas Sarkozy

Le parquet national financier (PNF) a rendu jeudi son réquisitoire de 425 pages dans lequel il demande le renvoi des 13 personnes mises en examen - dont Nicolas Sarkozy - dans le retentissant dossier des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Le PNF demande à ce que l'ancien président, qui a toujours contesté les faits, soit jugé pour corruption passive, association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction punie de 10 ans d'emprisonnement, financement illégal de campagne électorale et détournements de fonds publics.

À ses côtés, d'autres personnalités politiques comme Brice Hortefeux, homme de confiance de Nicolas Sarkozy et ancien ministre, Claude Guéant, ancien bras-droit du chef de l'Etat et ex-ministre, ou encore Eric Woerth, trésorier de la campagne présidentielle de 2007, sont aussi visées par le PNF.

La décision revient désormais aux juges d'instruction.

Une affaire de plus de 10 ans

Cette affaire avait été révélée par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle. La justice pense que Nicolas Sarkozy a pu être aidé par le régime du dictateur libyen Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Elle s’appuie sur une dizaine de témoignages de dignitaires libyens, sur des notes des services secrets libyens, sur des mouvements de fonds suspects, qui ont conduit à mettre en examen treize personnes dans ce dossier tentaculaire.

En novembre 2016, l’enquête avait connu un rebondissement avec les révélations de l'homme d'affaires Ziad Takieddine, mis en examen et dont le PNF demande également le renvoi. Il avait affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.

Article original publié sur BFMTV.com