Fin de la trêve avec le Hamas : comment Israël justifie la reprise des frappes contre Gaza

Rafah après un raid aérien israélien sur la ville du sud de la bande de Gaza le 1er décembre 2023, alors que les combats ont repris peu après l’expiration d’une trêve de sept jours entre Israël et les militants du Hamas.
SAID KHATIB / AFP Rafah après un raid aérien israélien sur la ville du sud de la bande de Gaza le 1er décembre 2023, alors que les combats ont repris peu après l’expiration d’une trêve de sept jours entre Israël et les militants du Hamas.

INTERNATIONAL - Il y a tout juste une semaine, une trêve était obtenue dans le conflit entre Israël et le Hamas, avec l’espoir de parvenir à terme à un cessez-le-feu durable. Mais l’accord a volé en éclat ce vendredi 1er décembre, l’armée israélienne reprenant raids aériens et tirs d’artillerie, après que le Hamas aurait recommencé à tirer des roquettes vers l’État hébreu.

Le Hamas déplore ce vendredi après-midi au moins 109 morts palestiniens et des centaines de blessés, dont des enfants, et accuse Israël d’être responsable de la « reprise de la guerre ». L’organisation terroriste reproche encore à Tel Aviv de rejeter toutes ses propositions de libération d’autres otages, relate SkyNews. Un point qu’Israël conteste.

De son côté, l’armée israélienne assure avoir frappé ce vendredi « plus de 200 cibles terroristes » dans la bande de Gaza depuis la fin de la trêve. Elle affirme notamment avoir touché des zones « piégées par des explosifs, des tunnels utilisés à des fins terroristes, des rampes de lancement (de roquettes) et des centres de commandement des opérations » du Hamas.

Au-delà des accusations formulées par le Hamas, comment le gouvernement de Benjamin Netanyahou, jusqu’ici ouvert aux négociations modérées par le Qatar et l’Égypte notamment, justifie-t-il la fin de l’accord acté par les belligérants il y a une semaine ? Et quels sont les événements qui ont mené à cette escalade ?

Attaque à Jérusalem jeudi

Après deux jours où un accord de 24 heures avait été trouvé en dernière minute, la trêve a d’abord montré de premières fragilités jeudi matin, lorsque le Hamas a revendiqué une attaque meurtrière à Jérusalem qui a coûté la vie à quatre Israéliens. Deux hommes armés d’un fusil d’assaut et d’un pistolet ont ouvert le feu à un arrêt de bus. Connus pour avoir été incarcérés en Israël, ces deux assaillants ont été « rapidement » abattus.

« Cette opération est une réponse naturelle aux crimes sans précédent de l’occupant dans la bande de Gaza et contre des enfants à Jénine », avait justifié le mouvement islamiste palestinien, faisant ici référence aux deux garçons (8 et 15 ans) tués la veille par l’armée israélienne.

Malgré cette attaque revendiquée, le Hamas avait tout de même libéré huit otages dans la soirée, et s’était dit prêt à prolonger la trêve dans la bande de Gaza, après un appel du secrétaire d’État américain Antony Blinken à poursuivre la pause des combats, à quelques heures de son expiration.

Tirs de roquettes une heure avant l’échéance de la trêve

De nouveau ce vendredi matin, le Hamas a réitéré les attaques contre Israël, selon l’État hébreu. Le mouvement islamiste, lui, n’a pas confirmé, ni revendiqué d’attaque.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a en effet accusé le groupe terroriste d’avoir « violé l’accord » et « tiré des roquettes » vers Israël. Le système de défense antiaérien a « intercepté avec succès un tir depuis la bande de Gaza », a indiqué l’armée israélienne un peu plus d’une heure avant l’arrivée à terme de la trêve.

Tsahal a précisé auprès de l’AFP qu’il s’agissait du second tir de roquette depuis le début de la trêve le 24 novembre, le premier étant intervenu quelques minutes à peine après cette pause, sans pour autant la faire dérailler.

Refus de libérer tous les otages

Mais il n’y a pas que cette escalade sur le terrain qui a mis la trêve en danger. La question des otages a également joué un rôle prépondérant dans son expiration. De fait, Benjamin Netanyahou a assuré que le Hamas n’avait pas accepté de libérer d’autres otages, notamment des femmes, violant ainsi les termes de la trêve, rapporte plusieurs médias anglo-saxons, dont l’agence Reuters et SkyNews.

« Avec la reprise des combats, nous insistons sur le fait que le gouvernement israélien est déterminé à atteindre ses objectifs dans cette guerre : libérer nos otages, éliminer le Hamas et faire en sorte que Gaza ne représente jamais une menace pour les habitants d’Israël », a-t-il déclaré dans un communiqué.

De son côté, le Hamas a indiqué dans un communiqué avoir « proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées » parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps d’otages israéliens « ayant perdu la vie dans les bombardements » israéliens sur Gaza. Israël, ajoute le Hamas, « qui avait déjà pris la décision de reprendre son agression, n’a pas répondu ».

En dépit de la reprise des hostilités, les négociations sur la trêve à Gaza avec les médiateurs qataris et égyptiens se poursuivent ce vendredi, dans l’espoir d’un nouvel accord entre les belligérants. Le Qatar, principal médiateur du conflit, a appelé la communauté internationale à « agir rapidement pour mettre fin à la violence », condamnant les opérations prenant « les civils pour cible, la pratique des punitions collectives, et les tentatives de déplacement forcé des citoyens de la bande de Gaza assiégée ».

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