"Fin d'une ère", "faire bloc"... Les unes de la presse après les résultats du premier tour des législatives

Si les éditorialistes pointent le "pari raté" d'Emmanuel Macron après son choix de dissoudre l'Assemblée nationale et la troisième position du camp présidentiel au premier tour de ces élections législatives, les quotidiens détaillent les enjeux à venir des appels au "front républicain" face au Rassemblement national, quand certains appellent à "faire bloc" ou "faire front" face au parti de Jordan Bardella.

Après un scrutin donnant une large majorité au Rassemblement national (33,14%) devant le Nouveau Front populaire (27,99%) et l'ex-majorité présidentielle (20,04%), certains quotidiens nationaux affichent ce lundi 1er juillet un appel à l'union contre l'extrême droite.

Ainsi, en partant par la gauche du spectre médiatique, L'Humanité appelle à "faire front", tandis que Libération demande de "faire bloc" après le "choc" laissé par le premier tour de ces élections. Le quotidien Le Monde évoque de son côté "l'enjeu du front républicain".

Les quotidiens s'intéressent au jeu des alliances qui pourrait permettre dans plusieurs circonscriptions un report de voix de la majorité vers le Nouveau Front populaire ou vice-versa, dans l'objectif de faire "barrage" au parti mené par Jordan Bardella. Une ligne de conduite exprimée par plusieurs ténors de la vie politique peu après 20 heures hier.

La presse - notamment locale - s'attaque à la décision controversée de dissoudre l'Assemblée par Emmanuel Macron, au lendemain des Européennes. Emmanuel Macron "a fait un pari. Il l'a perdu. Pire, c'est un désastre pour son camp", relève dans la Voix du Nord Stéphanie Zorn.

L'éditorialiste Stéphane Vergeade estime dans La Montagne qu'"il est entendu qu'Emmanuel Macron a perdu son pari, lancé dans la solitude d'un dimanche soir dont les ressorts restent incompris, pour longtemps".

"La clarification était largement souhaitée au fil des débats. Clarification il y a eu, et pas qu'un peu. La France se réveille avec le face-à-face inédit des deux extrêmes", analyse de son côté Patrice Chabanet dans le Journal de la Haute-Marne.

Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), Pascal Coquis esquisse pour sa part "la fin du macronisme". Le quotidien économique Les Échos annonce "la fin d'une ère".

Une première page se détache du paysage médiatique, ce lundi 1er juillet. Celle du Figaro. Le quotidien traditionnellement ancré à droite fait le choix de la mise en avant d'un duel.

Le match entre Jean-Luc Mélenchon (que le quotidien estime représenter le Nouveau Front populaire) et Jordan Bardella, qui espère une majorité absolue bleu marine à l'Assemblée pour obtenir le rôle de Premier ministre.

Si l'éditorialiste Alexis Brézet lit lui aussi le "désastre" du calcul politique du président de la République, il prend le parti du Rassemblement national dans ce duel annoncé. "Le programme du RN est certes à bien des égards inquiétant, mais en face: antisémitisme, islamo-gauchisme, haine de classe, hystérie fiscale". Un parti-pris.

Article original publié sur BFMTV.com