Ce filtre fantôme sur TikTok pour effrayer volontairement ses enfants, « c’est de la violence »

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Capture d’écran TikTok @glambycandy

Capture d’écran TikTok @glambycandy

Le filtre fantôme sur TikTok terrorise les enfants, si bien que TikTok a alerté les parents qui s’adonnaient à la pratique.

TIKTOK - Quelle idée, encore. Une nouvelle pratique en vogue sur TikTok consiste à faire peur à ses enfants avec un filtre fantôme. Ces vidéos sont réalisées par les parents eux-mêmes, peu scrupuleux, sous couvert d’humour. « C’est de la cruauté. On rigole des enfants, pas avec eux », s’indigne la psychologue pour enfants Catherine Verdier, contactée par Le HuffPost. Elle rappelle : « L’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire classe ces moqueries comme des violences. »

Choqué lui aussi par la pratique, un homme politique nord-irlandais, Jason Barr, a alerté la plateforme qui lui a répondu dans le journal The Belfast Live, le 18 août dernier : « La sécurité et le bien-être de notre communauté sont notre priorité, c’est pourquoi nous interdisons et supprimons les contenus qui encouragent l’abus et l’intimidation des mineurs. »

Pourtant, les vidéos de ce type pullulent encore sur le réseau social. Enfermés dans des pièces par leurs parents, les enfants se retrouvent face à un écran qui filme leur réaction quand une créature au visage bleu effrayant apparaît en arrière-plan. Souvent très jeunes, ils se pétrifient, pleurent ou essayent désespérément de sortir de la pièce fermée. Avant que papa ou maman ne vienne les délivrer.

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« Je suis effarée par la misère affective et intellectuelle de certains parents », s’offusque Catherine Verdier. « Ils sont très probablement suffisamment terrorisés pour que le cerveau soit en état de sidération. Ils sont incapables d’avoir la bonne réaction et la bonne pensée. »

Des conséquences qui peuvent être dramatiques

La psychologue rappelle que chaque expérience négative a un impact sur le cerveau des enfants. « Ils peuvent être complètement traumatisés. On peut trouver un stress post-traumatique avec des difficultés à dormir, à manger, des cauchemars… L’enfant peut traîner ça pendant longtemps. »

Plus grand - aux alentours de 6 ou 7 ans, l’enfant peut retourner cette peur. Contre lui-même ou contre les autres. « Il peut tenter de faire peur aux autres. Ou alors il peut intérioriser cette peur. Si les émotions ne sortent pas, il peut avoir des symptômes dépressifs. »

Selon Catherine Verdier, ces moqueries peuvent aussi avoir un impact sur la relation avec les parents. « L’enfant peur devenir agressif envers eux. Sur certaines vidéos, les parents le poussent dans la pièce alors qu’il ne veut pas y être. C’est de la violence. »

Elle s’interroge aussi sur les raisons qui motivent les parents à faire peur à leurs enfants de la sorte : « On s’autorise avec les réseaux sociaux des choses qu’on ne s’autoriserait pas s’ils n’étaient pas là. On peut mettre en scène des enfants, mais pas pour se moquer d’eux. Tout ça pour avoir des vues et des likes. » La vidéo la plus populaire sur TikTok cumule plus de deux millions de vues.

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