Pour son film « Toni en Famille », le jeune réalisateur Nathan Ambrosioni a courtisé Camille Cottin

Nathan Ambrosioni ( ici le 29 août en compagnie de l’actrice Camille Cottin à Paris pour l’avant première du film ) a osé envoyer son scénario à l’actrice et ça a payé.
Nathan Ambrosioni ( ici le 29 août en compagnie de l’actrice Camille Cottin à Paris pour l’avant première du film ) a osé envoyer son scénario à l’actrice et ça a payé.

CINEMA - « J’ai écrit pour Camille ». Ce mercredi 6 septembre sort au cinéma le film Toni en famille, de Nathan Ambrosioni, jeune réalisateur âgé seulement de 24 ans. Le scénariste qui a grandi à Grasse, dans le Sud de la France, dénote dans le cinéma français par son parcours très autodidacte. Il écrit depuis son enfance des scénarios et gravit les échelons de manière assez impressionnante, sans même être passé par une école de cinéma.

Son nouveau long-métrage raconte l’histoire d’une mère au foyer, anciennement chanteuse à succès, qui élève seule ses 5 enfants, interprétés par l’actrice Camille Cottin.

Au casting des plus jeunes : l’aîné de la fratrie est joué par Thomas Gioria vu dans le film dramatique Jusqu’à la garde, Léa Lopez joue Mathilde, Louise Labèque interprète Camille et les deux derniers Oscar Pauleau et Juliane Lepoureau jouent Timothée et Olivia.

Toni en famille suit cette famille monoparentale et le parcours d’une mère en plein questionnement. Pour gagner un peu d’argent, elle donne des petits concerts dans les bars de sa ville. À 43 ans, Toni voit ses enfants grandir et ses aînés partir de la maison pour poursuivre leurs études. Elle souhaite redonner un sens à sa vie. Se réorienter devient alors sa priorité.

Camille Cottin, et personne d’autre

Toni est un personnage féminin fort et libre qu’incarne à merveille l’actrice Camille Cottin. Et ce choix est loin d’être un hasard : « J’ai écrit pour Camille, je l’avais en tête depuis le début. Je connais par cœur sa filmographie je pense avoir même regardé plus de 150 interviews d’elle », s’amuse Nathan Ambrosioni au HuffPost. « Je la trouve si brillante, humaine, accessible », ajoute-t-il.

En admiration face au talent de la comédienne, le jeune réalisateur, reconnu à l’époque pour son long métrage Les Drapeaux de papier, n’est pas encore identifié aux yeux de la plupart des comédiens. Pas intimidé pour autant, Nathan Ambrosioni écrit le scénario et décide de tenter le tout pour le tout et de l’envoyer à l’actrice.

Mais comme il nous l’a raconté, ce n’était pas gagné : « Le jour où je lui ai envoyé le scénario elle était à l’avant-première à Londres pour “House of Gucci” avec l’acteur Adam Driver et Lady Gaga. Donc je me disais que ça allait être compliqué.»

Finalement, Camille Cottin lit ce scénario et rencontre assez rapidement Nathan Ambrosioni, pour son plus grand plaisir : « Nous avons parlé bien évidemment du film mais rapidement du féminisme, du cinéma et on s’est adoré tout de suite. » La comédienne accepte alors de tourner avec lui, dans le sud de la France.

Un film social sur la réorientation

Toni en famille est une comédie dramatique avec en toile de fond un sujet de société : la difficulté de se réorienter à 40, 50 ans. L’idée de ce film n’est pas née d’une expérience personnelle pour Nathan Ambrosioni, mais plutôt de sa fascination face aux personnalités hors normes qui dépassent le cadre imposé.

« Je voulais trouver un juste milieu entre l’humour et l’émotion. Je trouve passionnant les gens qui s’autorisent à remettre en question leur vie et leur stabilité. Même si évidemment ici la vie de Toni est précaire, elle a 5 enfants et c’est loin d’être facile. Mais il y a comme une habitude qui s’installe parfois, un confort dans l’habitude. Or là, cette mère essaye de casser cela », détaille le réalisateur.

Le film pointe d’ailleurs de façon très réaliste les étapes d’une réorientation et le passage par Pôle Emploi, la pagaille administrative à laquelle Toni fait face et qui parfois, la décourage. Voir la bande-annonce :

Toni en famille, un film féministe sur la maternité

Ce film met inévitablement en lumière le rôle de la mère dans nos sociétés occidentales. Même si les choses évoluent, la maternité reste embarrassée de clichés et d’exigences. Avoir au cœur du film une femme qui élève seule ses enfants sans même faire apparaître de père était volontaire de la part du scénariste :

« Notre société tend à visibiliser le rôle de mère directement sur les femmes. On en veut beaucoup plus à la mère absente qu’au père absent. Une mère absente c’est une mère indigne, un père absent c’est un père occupé quand il travaille » développe Nathan Ambrosioni.

Même s’il nuance tout de suite en évoquant quelques évolutions, cela reste inscrit dans nos mœurs selon lui. « C’est le féminisme du film : le fait que Toni arrive à se réorienter sans l’aide d’un potentiel amoureux. Il y a tellement d’exemples dans les films ou séries de femmes qui s’accomplissent grâce à un homme, je voulais vraiment tout sauf ça. »

Pas étonnant d’apprendre au cours de cet entretien avec Nathan Ambrosioni que sa réalisatrice préférée est Greta Gerwig, scénariste reconnue depuis des années pour ses films engagés et très féministes, dont le dernier en date bat des records au box-office : Barbie.

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