Le film « L’Esprit Coubertin » imagine le pire des scénarios pour les JO de Paris et c’est très drôle

Benjamin Voisin, ici en champion olympique dans « L’Esprit Coubertin », au cinéma ce mercredi 8 mai.
Copyright Bac Films Benjamin Voisin, ici en champion olympique dans « L’Esprit Coubertin », au cinéma ce mercredi 8 mai.

CINÉMA - Hasard du calendrier, ou pas. Ce mercredi 8 mai, Benjamin Voisin enfile son plus beau survêtement tricolore pour devenir le nouvel espoir olympique de la France dans L’Esprit Coubertin, géniale comédie sur fond de JO à Paris qu’on espère toutefois ne pas être prémonitoire.

Dans ce long-métrage signé Jérémie Sein (coréalisateur de la série Parlement), l’acteur de 27 ans (Été 85, Illusions Perdues) est Paul Bosquet, un athlète pas comme les autres. Lui ne pratique pas la course ni la boxe, pas même la natation ou l’escrime. Son truc à lui, c’est le tir, épreuve peu regardée de la grande compétition sportive.

Contre toute attente, dix jours après l’ouverture des JO, tous les regards sont tournés vers lui. La délégation française n’a encore décroché aucune médaille d’or. Le problème, c’est que Paul Bosquet, bien qu’excellent dans son domaine, n’a pas le physique de l’emploi. Immature et pas très malin, il enchaîne les gaffes, quand il ne tient pas des propos maladroits, sexistes ou racistes.

L’invasion de punaises de lit

S’il n’y avait que ça… L’échec des Français cache en réalité un désaveu total des athlètes pour la compétition. Ce qu’ils préfèrent, c’est s’encanailler au village olympique, où ils passent le gros de leur temps à faire la fête, picoler et coucher les uns avec les autres. Une invasion de punaise de lits sème d’ailleurs un peu plus de désordre là-dedans.

Et les médias n’en loupent pas une miette. « Les punaises américaines », « la petite dame à cheval »… En plateau, les journalistes enchaînent les commentaires et comparaisons limites, satire de notre propre paysage médiatique. Doit-on s’attendre à la même couverture ? « Je ne vois pas comment on pourrait y échapper » souffle Jérémie Sein dans les notes de production.

Avant de préciser : « Les Jeux étant à Paris, la question va porter avant tout sur Paris et tout ce que ça charrie de bashing. Je crois qu’on n’y échappera pas parce qu’aujourd’hui il y a plus grand-chose qui échappe à la polémique aussi. » Pour parodier la novlangue et les tics de langage des chaînes d’info en continu, type BFMTV, il a choisi Augustin Shackelpopoulos et Sacha Béhar du duo DAVA.

La récupération politique des JO

L’humour de L’Esprit Coubertin est aussi une manière pour Jérémie Sein de se moquer gentiment de certains aspects des JO, comme leur récupération politique, sujet d’une scène où Aure Atika, alors ministre des sports parachutée, doit saluer les athlètes français sans en connaître un seul.

« Concrètement, à part les amoureux de sport, ça n’intéresse personne sauf s’il y a un peu à se nourrir sur la bête. Je veux dire, la seule fois où j’ai entendu parler de volleyball récemment dans les médias classiques, ou de football féminin, c’est soit quand Earvin Ngapeth a agressé un contrôleur de train ou soit l’histoire bien glauque entre joueuses du PSG », estime le réalisateur, selon qui « tout ça est le fruit de l’époque actuelle, de la dynamique des réseaux sociaux ».

L’idéal pacifiste de la compétition n’est pas non plus épargné, à travers plusieurs personnages, dont un président de la commission complètement imbu de lui-même (Grégoire Ludig). « Pour moi, l’olympisme, c’est avant tout un doux rêve pacifiste. […] C’est une fable évidemment, mais justement il y a quelque chose de très enfantin », continue Jérémie Sein, qui dit avoir voulu un film qui ressemble à la crèche de sa fille. Croisons les doigts pour que les jeux de cet été soient moins puérils, mais tout aussi drôles.

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