«Fillon, c’est le seul qui parle vraiment des classes moyennes»

Pendant la présidentielle, Libération sonde, chaque jour, des lieux de la «France invisible». Ce mercredi, le lycée professionnel Saint-Philippe de la fondation Apprentis d’Auteuil, à Meudon (Hauts-de-Seine).

Il inspecte les butées de porte, donne un coup de tournevis pour resserrer un tiroir ou ponce une boiserie un peu râpée. Il refait les joints de la salle de bain aussi, et s’assure que le coffre-fort s’ouvre et se referme sans couac. Thomas, 18 ans, est en stage dans un palace parisien. «Je fais de la maintenance, c’est-à-dire un peu de tout, même de la plomberie.» Il prépare un bac pro Eleec (électrotechnique), «au lycée, j’apprends surtout à faire fonctionner une barrière de parking, ou une clim par exemple». Il s’est retrouvé dans cette filière «un peu à l’aveugle» : «A la fin de ma quatrième, j’avais pas le niveau pour le général et je ne pouvais plus redoubler vu que j’avais déjà refait ma sixième.» Il bascule alors en prépa pro, ces classes de troisième hébergées dans les lycées pro, avec un enseignement professionnel de deux à trois heures par semaine. Au début, en commerce-vente. Puis il bifurque l’année d’après, en sortant d’un rendez-vous avec une conseillère d’orientation : «Elle nous a vendu du rêve avec le bac pro Eleec, mon père pense aussi que l’électricité est un métier d’avenir.» Banco. Mais Thomas déchante vite. Pas sa tasse de thé. «Si j’arrêtais, j’allais encore perdre une année. J’ai continué. Ce n’est que trois ans et je me dis que ça me servira toujours dans la vie.» La semaine dernière, il a repris un peu d’élan, il a peut-être trouvé une idée de métier : régisseur option lumière. «Avec le recul», il se dit que ce serait vraiment mieux de retarder le choix d’orientation, «que l’Education nationale nous laisse au moins une année de plus, genre la seconde, pour réfléchir». On le questionne sur la proposition de Marine Le Pen qui veut des enseignements professionnels dès la sixième. Thomas saute au plafond : «Mais en sixième, on n’est même (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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