Filles privées d'école en Afghanistan: la France condamne une décision "consternante"

Deux écolières étudient à la maison à Kandahar, en Afghanistan, le 20 mars 2022 - Javed TANVEER © 2019 AFP
Deux écolières étudient à la maison à Kandahar, en Afghanistan, le 20 mars 2022 - Javed TANVEER © 2019 AFP

La France "condamne" la décision "consternante" des talibans d'interdire les écoles secondaires aux filles, "qui contredit leurs engagements publics", a déclaré ce jeudi le ministère des Affaires étrangères.

C'est "une violation des obligations de la Convention relative aux droits de l'enfant, que l'Afghanistan a ratifiée", a déclaré la porte-parole du ministère dans un communiqué.

Volte-face quelques heures après la réouverture des écoles

Les talibans, au pouvoir en Afghanistan depuis août 2021, ont fait volte-face en revenant mercredi sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans les collèges et lycées, quelques heures à peine après la réouverture qui avait été annoncée de longue date. L'annonce a eu lieu alors que de nombreuses élèves étaient déjà revenues en cours dans le secondaire.

Les cours dans les écoles afghanes avaient été interrompus à la mi-août à la suite du retour au pouvoir des talibans, à la faveur du retrait des troupes américaines et de l'effondrement du gouvernement pro-occidental.

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Aucune explication claire de la part des Talibans

Le ministère de l'Education n'a fourni aucune explication claire, alors même que les responsables avaient organisé une cérémonie dans la capitale pour marquer le début de la nouvelle année scolaire. "Nous n'avons pas le droit de faire de commentaires", avait simplement répondu mercredi le porte-parole du ministère de l'éducation, Ahmad Aziz Rayan.

En sept mois de gouvernance, les talibans ont imposé une multitude de restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville.

La décision de mercredi a été condamnée par l'Onu et les États-Unis notamment, qui ont dénoncé "une trahison des engagements publics donnés par les dirigeants talibans au peuple afghan et à la communauté internationale".

Article original publié sur BFMTV.com