Fiché S, membre de l'ultra-gauche, black bloc: le profil du manifestant grièvement blessé à Sainte-Soline

Des opposants aux bassines de rétention d'eau, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023, alors que de premiers afrrontements avec les forces de l'ordre ont commencé - Thibaud MORITZ © 2019 AFP
Des opposants aux bassines de rétention d'eau, à Sainte-Soline, le 25 mars 2023, alors que de premiers afrrontements avec les forces de l'ordre ont commencé - Thibaud MORITZ © 2019 AFP

Le profil d'un des manifestants grièvement blessés à Sainte-Soline samedi se dessine peu à peu. Né en 1990, ce trentenaire est fiché S - abréviation de "sûreté de l'État" - depuis 2010 pour son appartenance à la mouvance d'ultra-gauche, radicale et violente. En cause, sa participation à de nombreuses manifestations, comme à Notre-Dame-des-Landes, et notamment aux côtés des blacks blocs, a appris BFMTV de source policière, confirmant une information d'Europe 1.

Cet homme a également été mis en cause dans une attaque des locaux de la protection judiciaire de la jeunesse en 2011 à Labège, dans le sud-est, et a, à ce titre, été placé en détention provisoire durant deux mois.

Le manifestant toujours dans le coma

Ce lundi, ce manifestant est toujours dans le coma après avoir été blessé lors de la manifestation contre les "bassines" à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Du côté des forces de l'ordre, 47 militaires ont été blessés, dont deux grièvement, dans des affrontements avec les manifestants.

Depuis, autorités et organisateurs se renvoient la responsabilité des violences survenues autour de la réserve d'eau en construction à Sainte-Soline, l'une des 16 prévues dans la région pour une capacité totale de six millions de mètres cubes. Ce projet porté par une coopérative d'agriculteurs, avec le soutien de l'État, est contesté de longue date parmi d'autres en Poitou-Charentes, où la question des "bassines" incarne les tensions croissantes autour du partage de l'eau à l'heure du changement climatique.

"Déferlement de violence intolérable"

Ce rassemblement, comme le précédent fin octobre, avait été interdit par la préfecture et plus de 3000 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés autour du chantier. Selon les autorités, il a réuni quelque 6000 manifestants, dont un millier d'activistes radicaux; une "intox" pour les organisateurs, qui parlent de 30.000 personnes.

Leur répartition en trois cortèges avait pour but déclaré d'encercler la "bassine" pour en "stopper" la construction mais des affrontements ont rapidement éclaté sur le site, transformé en scène de guerre, les deux camps s'accusant d'avoir tiré les premiers grenades lacrymogènes ou cocktails molotov. Le gouvernement a dénoncé "un déferlement de violence intolérable", les organisateurs "une opération de répression massive" et "une dérive violente de l'État".

Article original publié sur BFMTV.com