« La Fièvre », « Baron noir » : quand la fiction politique rattrape la réalité

Le président français Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée le 9 juin 2024, annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale.   - Credit:MOURAD ALLILI/SIPA / SIPA / MOURAD ALLILI/SIPA
Le président français Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée le 9 juin 2024, annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale. - Credit:MOURAD ALLILI/SIPA / SIPA / MOURAD ALLILI/SIPA

Un prophète, Éric Benzekri ? L'ancien conseiller politique au PS, devenu scénariste de Baron noir et de La Fièvre, refuse cette étiquette. Il se contente, selon ses mots, de radiographier « la société », livrer une « analyse au cordeau du présent ». De fait, notre moment politique regorge de références à ses séries.

Le soir du 9 juin, Emmanuel Macron prononce ces mots : « À cette situation, s'ajoute une fièvre qui s'est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays. Un désordre qui, je le sais, vous inquiète, et parfois, vous choque et auquel je n'entends rien céder. »

Un clin d'œil à La Fièvre, dont le scénario porte sur le spectre d'une guerre civile sur fond de tensions identitaires à la suite d'un scandale autour d'un joueur de foot qui insulte de « sale toubab » son entraîneur ? Le président annonce ensuite la dissolution de l'Assemblée nationale, éclipsant les résultats de cette soirée électorale et suscitant la surprise dans les états-majors des partis. Un coup de poker politique qui permet à la parole performative d'Emmanuel Macron d'avoir un effet immédiat, contrairement à ses prises de parole précédentes, devenues inaudibles.

« Dissolution Netflix »

À l'instar de la présidente Amélie Dorendeu dans Baron noir, son avatar fictionnel venu de la gauche pour ensuite dériver vers le centre droit, Emmanuel Macron dissout pour, croit-il, sortir d'un quinquennat enkysté. Dans la série, Amélie Dorendeu ne veut plus « gouverner à [...] Lire la suite