Fièvre antifraude et émancipation de la société civile en Turquie

A Istanbul, ce dimanche.

La mobilisation citoyenne pour surveiller la tenue des élections ce dimanche n'a jamais été aussi importante.

La fièvre électorale est montée en Turquie. Le climat est à la méfiance et à l’inquiétude vis-à-vis de fraudes que l’on considère probables, d’autant plus que l’on sent Erdogan moins assuré de l’emporter dès le premier tour. La société civile se mobilise avec rigueur et sang froid au sein d’organisations qui se créent pour l’occasion, pour surveiller le déroulement du vote. La plus ancienne des ONG qui veille sur le scrutin se nomme «le Vote et au-delà» (Oy ve ötesi). Elle s’est formée à Istanbul, à l’occasion des élections locales de 2014, au lendemain du soulèvement de Gezi (2013). Elle enverra 195 000 «témoins» pour surveiller des urnes de différentes villes du pays le 24 juin. Elle prévoit d’être présente dans 81 villes. 30 000 personnes s’étaient présentées à la candidature pour devenir «témoin» le jour même où «le Vote et au-delà» avait lancé la procédure d’inscription. Ces volontaires bénévoles se seront prêtés auparavant à une formation de l’ONG au sujet des multiples façons dont les procédures peuvent être détournées. Le jour des élections, ils arriveront au moment de l’installation des urnes et du matériel du scrutin, c’est-à-dire au petit matin. Ils concentreront leur vigilance, le jour durant, à éviter les tricheries dans la crainte des conflits violents. Ils étaient 33 000 en 2014, et 60 000 pour les élections du 7 juin 2015 où le parti d’Erdogan a perdu la majorité absolue au Parlement. L’adoption d’un système de surveillance par communication d’images sur téléphone portable leur a permis de formaliser 230 000 irrégularités lors du référendum d’avril 2017.

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Une autre organisation, la «Puissance des urnes» (Sandik gücü) forme ses «témoins» en ligne. Son objectif est de former pas moins d’un million de volontaires pour ces élections. La documentation nécessaire pour (...)

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