Suspect interpellé en Ardèche, camping évacué dans le Verdon… Le point sur les incendies

Des habitants de l’Ardèche observent le feu se propager, le 27 juillet 2022.
JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP Des habitants de l’Ardèche observent le feu se propager, le 27 juillet 2022.

JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Des habitants de l’Ardèche observent le feu se propager, le 27 juillet 2022.

INCENDIES - Accalmie du côté de l’Ardèche. L’incendie probablement criminel qui a ravagé mercredi et dans la nuit près de 1 200 hectares sans faire de victime, est fixé, a annoncé le préfet du département ce jeudi 28 juillet. À l’inverse dans les Alpes-de-Haute-Provence, 400 personnes ont été préventivement évacuées d’un camping.

« Le feu est désormais fixé mais il reste à traiter et surveiller quelques lisières. 400 sapeurs-pompiers sont toujours mobilisés sur le terrain aujourd’hui. La superficie brûlée est d’environ 1 200 ha », a écrit sur Twitter la préfecture de l’Ardèche. « Hier soir, nous étions un peu inquiets parce qu’il progressait très rapidement. Il y avait du vent. Et puis, le vent a ralenti. Les Canadair ont fait un très, très gros travail et les sapeurs pompiers au sol aussi. Ça a permis de bien protéger le village et de fixer le feu à cet endroit-là », a-t-il expliqué au micro de France bleu.

Un peu plus tôt, le lieutenant-colonel Jean-Michel Chalancon du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) avait indiqué que le feu était « considéré comme fixé ». « Il y a encore un secteur où le feu est problématique, il brûle à contrevent », a-t-il détaillé. « Les flammes sont toujours là car le territoire est escarpé mais d’ici deux heures cela devrait être réglé », a ajouté ce responsable. Une partie des secours a été « désengagée » vers 4 heures du matin, et « pour la journée on devrait garder 300-350 sapeurs-pompiers », contre 600 au plus fort de la mobilisation.

La piste criminelle privilégiée

Dès minuit, un seul feu était encore « actif », autour de la commune de Lussas, près d’Aubenas, sur laquelle cinq départs de feu distincts avaient été enregistrés dès la matinée. Trois autres départs de feu ont eu lieu dans un rayon de 10 km. Le secteur encore actif jeudi matin est situé entre St-Didier-sur-Aubenas et Lavilledieu.

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

En début de soirée, le procureur de la République de Privas avait, sur Twitter, affirmé que la « piste criminelle » était « privilégiée ». « GAV (garde à vue) en cours », avait-il aussi tweeté, sans dire dans l’immédiat combien de personnes étaient concernées. Selon France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, la gendarmerie d’Aubenas a interpellé un suspect âgé de 40 ans à proximité d’un départ de feu et a retrouvé dans son véhicule du matériel qui « pourrait l’incriminer ».

Au moins 350 personnes avaient été évacuées de la petite commune touristique de Vogüé et de campings alentour, proches des gorges de l’Ardèche, mais le feu n’a pas fait de blessé ni menacé d’habitation. Ce jeudi matin, tout le monde a pu rejoindre son domicile, a indiqué le préfet.

Des bombardiers d’eau (cinq Canadair et un avion Dash), ainsi qu’une centaine d’engins d’intervention et un hélicoptère de la sécurité civile ont été mobilisés. « On n’a pas arrêté » de 9 h 00 à 15 h 00, a témoigné mercredi soir Romain Charbonnier, 22 ans, pompier volontaire 1re classe, non loin d’un arbre en flammes devant un paysage calciné où l’odeur de brûlé saisit les narines.

Évacuations dans les Alpes-de-Haute-Provence

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, quelque 400 personnes ont été préventivement évacuées mercredi soir d’un camping à Castellane face à la progression d’un incendie qui a déjà parcouru 350 hectares sur la commune voisine de Rougon.

Le feu s’était déclaré mardi à Rougon, un village perché sur les hauteurs du Parc naturel régional du Verdon. Quelque 200 pompiers sont mobilisés pour limiter la progression de l’incendie qui est toujours très actif dans des zones difficilement accessibles aux moyens terrestres.

Mercredi près de Montpellier, un incendie ayant brûlé 800 hectares de végétation avait également pu être fixé. « Aucune victime n’est à déplorer et aucune habitation n’a été touchée par le feu », a annoncé en fin d’après-midi la préfecture de l’Hérault.

Ces nouveaux feux interviennent juste après les deux incendies « hors norme » qui ont ravagé pendant douze jours près de 21 000 hectares de forêts en Gironde et entraîné l’évacuation de quelque 36 000 personnes.

Dans ce département, quelque 500 pompiers étaient encore sur place mercredi pour traiter « les lisières et les points chauds », probablement encore pendant des semaines, a indiqué à l’AFP Thomas Couturier, porte-parole des pompiers. La vigilance rouge pour les risques d’incendie a toutefois été levée. L’un des sites symboles du département, la dune du Pilat, a pu rouvrir mercredi, « dans des conditions sécurisées et avec des cheminements guidés ».

Un pompier en garde à vue dans l’Hérault

Dans ce contexte sensible, l’annonce mercredi de la mort d’un pompier volontaire de 54 ans, victime d’une infection bactérienne, qui était intervenu mi-juillet sur un feu du sud d’Avignon a suscité de nombreux hommages dans la classe politique dont celui de la Première ministre Élisabeth Borne et du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier a exprimé sa « très grande tristesse » sur Twitter.

Sur le plan judiciaire, « une enquête a été ouverte sur une hypothèse criminelle » à propos du feu de Gignac, a indiqué le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent. Toujours dans l’Hérault, dans une autre enquête pour « dégradations volontaires par incendie », un sapeur-pompier volontaire a été placé en garde à vue mercredi. Ce dernier a été suspendu, indique Midi-Libre.

Outre les méga feux en Gironde, plusieurs incendies ont également touché le sud-est cet été, avec notamment 1 600 hectares partis en fumée au sud d’Avignon mi-juillet. Si les étés sont secs dans le Sud, avec le réchauffement climatique, l’intensité de ces épisodes de sécheresse risque encore d’augmenter, selon les experts de l’ONU. En France, le niveau de sécheresse a atteint un record avec 91 départements sur 96 obligés d’imposer de restrictions sur l’usage de l’eau.

À voir également aussi sur le Huffpost : Airbus se prépare à lutter lui aussi contre les feux de forêts

Vous ne pouvez visionner ce contenu car vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers. Si vous souhaitez visionner ce contenu, vous pouvez modifier vos choix.

Lire aussi