Maïwenn et Johnny Depp dans Jeanne du Barry : les amants maudits du Festival de Cannes

Maïwenn et Johnny Depp : les amants maudits du Festival de Cannes Crédit : Stephanie Branchu / Why not Productions
Maïwenn et Johnny Depp : les amants maudits du Festival de Cannes

Crédit : Stephanie Branchu / Why not Productions

Discordes, scandales, absence de professionnalisme entachent la sortie de Jeanne du Barry, le film d’ouverture de la 76e édition du Festival de Cannes. En salle ce mercredi, le biopic de Maïwenn sur la célèbre courtisane amoureuse de Louis XV méritait pourtant mieux.

Dès le tournage de Jeanne du Barry, les rumeurs allaient bon train : Maïwenn et Johnny Depp avaient visiblement quelques soucis de communication et d’agenda. Lasse des retards de sa star, la réalisatrice allait ainsi frapper à sa porte pour le déloger. "Johnny est une star, un roi... et un Américain !" expliquait-elle au magazine Première. "On m’avait précisé que, pour le prévenir qu’on l’attendait pour tourner une scène, je ne pouvais pas aller frapper à la porte de sa loge. Or un jour, je l’ai fait quand même. Et là, il m’a fait comprendre que j’avais commis une intrusion inacceptable et m’a demandé ce que ça me ferait si lui venait cogner à la porte de ma loge. Je lui ai répondu que tout le monde le faisait tout le temps. Parce que c’est ainsi que fonctionne un plateau en France.". Aux États-Unis, le producteur et les stars sont tout-puissants mais en France, le réalisateur reste le patron… Ce que l’acteur aura visiblement eu du mal à accepter même si sa réalisatrice salue aussi son écoute : "Il faisait des efforts, même si je voyais que ça lui coûtait. J’ai compris qu’aux États-Unis, les stars ne se font pas vraiment diriger. Elles expliquent au réalisateur comment elles vont jouer la scène et le réalisateur suit le mouvement. (…) Donc à chaque prise, je tournais évidemment sa proposition, mais je lui demandais aussi d’interpréter la mienne pour avoir le choix au montage.".

Dans une interview accordée à la journaliste Nathalie Levy dans l'émission "En aparté" sur "Canal+", la réalisatrice est revenue sur sa collaboration tumultueuse avec l'acteur américain, qu'elle a qualifié d'"animal" : "C'est quelqu'un qui arrive tous les matins avec une humeur différente. On peut jamais savoir dans quelle humeur il va arriver. Il y a des moments où il est joyeux (...) Et d'autres où il n'a pas envie".

Quant aux critiques fusant sur les réseaux sociaux sur le fait d’avoir engagé une star accusée par son ex-compagne Amber Heard de violences physiques et sexuelles, Maïwenn les rejette. "Sa vie privée ne me regarde pas, il était hors de question de faire le film sans lui, juge-t-elle. Et je déplore même que la France commence à ressembler trop aux États-Unis, à dégager des artistes avant même leur éventuelle condamnation définitive en justice…" Quoi qu’il en soit, la promotion cannoise du film qui sort en salles le 16 mai ne devrait pas être de toute quiétude, l’actrice-réalisatrice étant elle-même sous le coup d’une plainte pour avoir agressé le journaliste de Mediapart Edwy Plenel. Fait qu’elle a récemment reconnu sur le plateau de Quotidien.

Vidéo. La Minute de Johnny Depp

Un film réussi ?

Mais, indépendamment de toutes ces considérations, quid du film ? Johnny Depp est-il un roi convaincant ? La réponse est oui…dans une certaine mesure. Son charisme hollywoodien impose d’emblée la toute puissance du roi, mais son accent américain, bien qu’atténué et malgré un rôle très taiseux, pourra en gêner certains. Malgré leurs dissensions, Maïwenn a aussi su le diriger : l’acteur nous épargne les mimiques grimaçantes de ses récentes apparitions sur grand écran. Impossible également de déceler la moindre tension entre l’acteur et l’actrice qui jouent deux amants maudits tout à fait crédibles, sublimés par une mise en scène, des décors et des costumes somptueux. Par ailleurs, si tous les yeux sont rivés sur l’Américain, il n’est que le second rôle masculin du film : Benjamin Lavernhe lui vole haut la main la vedette en valet du roi et confident de la Du Barry, courtisane passionnée et résiliente qui, devenue comtesse, endurait toutes les humiliations de la Cour pour vivre avec celui qu’elle aimait.

Le parallèle s’impose : Maïwenn, elle, a accepté toutes les critiques et surmonté les obstacles pour faire tourner l’acteur de son choix. Sa montée des marches du 16 mai pourrait cependant connaître quelques soubresauts… si tant est que Johnny Depp daigne fouler le tapis rouge. L’artiste, connu pour ses excès et ses retards légendaires, a déjà fait faux bond à plusieurs journalistes lors de la promotion calée en amont du festival.

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