« Ferrari » avec Adam Driver illustre très bien les deux visages d’Enzo Ferrari

CINÉMA - « Il Commendatore » n’était pas un homme facile à cerner. Dans le film Ferrari avec Adam Driver et disponible sur Prime Video depuis le vendredi 8 mars, Michael Mann (Heat) se concentre sur une période charnière de la vie d’Enzo Ferrari, fondateur de la marque au cheval cabré, qui est rythmée entre la faillite de son entreprise et la relation instable qu’il entretient avec sa femme.

Durant l’été 1957, Enzo Ferrari fait face à plusieurs crises. Son atelier de voiture voit ses comptes stagner dans le rouge, son premier fils Dino est décédé d’une maladie, son mariage est en pleine implosion et son jeune fils issu d’une relation adultère, Piero, traverse une crise identitaire. L’industriel se plonge alors dans sa passion pour le sport automobile, un moyen pour lui de fuir ses problèmes.

Pour sauver son usine, Enzo Ferrari n’a pas le choix : il doit remporter les Mille Miglia, une course de 24 heures qui traverse la moitié nord de l’Italie. Lui qui vendait des voitures pour financer sa passion doit désormais rentrer dans le rang et gagner des titres afin de faire rayonner sa marque et écouler plus de voitures.

Enzo Ferrari, un homme impassible

Lorsqu’il est avec son épouse et associée Laura, interprétée par Penélope Cruz (Volver), il est Enzo Ferrari, l’entrepreneur en déclin, le fondateur d’une entreprise au bord du dépôt de bilan mais dont le nom est déjà plus que célèbre. Malgré la notoriété, il est coincé dans une vie teintée de noir et d’aigreur dans laquelle il ne parvient pas à trouver le bonheur ni à faire le deuil de son fils Dino. Incarné par Adam Driver (Star Wars) qui est de 20 ans son cadet, Enzo Ferrari apparaît presque sans cœur. Il semble impassible et froid. Après la mort d’un de ses pilotes lors d’un essai, il ne se lamente pas et offre tout de suite sa chance à un autre pilote, pour ne pas laisser son concurrent Maserati garder le record de vitesse.

Michael Mann illustre avec de rapides flash-back et des mentions le passé sombre de Ferrari, qui explique en partie son comportement. Son frère aîné mort de la grippe lors de la Première Guerre mondiale, la mort de deux de ses amis pilotes en 1923 et 1925. La disparition de son fils Dino en 1956 après une maladie. Mais la dureté d’Enzo Ferrari n’est en fait qu’une façade qui s’écroule lorsqu’il est seul.

Le bonheur dans la compétition

Son autre visage apparaît quand il est auprès de sa maîtresse Lina Lardi, jouée par Shailene Woodley (Divergente). Il semble alors sortir de sa carapace et devient un homme détendu, concentré dans la conception de voitures de course et la transmission de son amour du pilotage à son fils Piero.

Mais c’est réellement dans la course que le « Commendatore » se révèle. En parallèle du visage d’Enzo Ferrari, l’ambiance du film s’éclaire. Les problèmes personnels d’Enzo Ferrari se gomment et disparaissent presque pour laisser toute la place à la course automobile. Enzo Ferrari n’est plus un mari infidèle qui navigue entre deux foyers mais le patron d’une écurie qui déborde d’ambition et de détermination. Prêt à entrer dans la légende.

À voir également sur Le HuffPost :