Fermer l’école pour fêter la fin du ramadan ? La polémique explose en Italie
Lorsqu’un sujet sociétal clivant fait s’exprimer l’Italie, Matteo Salvini, vice-président du Conseil des ministres, hésite rarement à s’immiscer dans le débat, et il ne fait pas exception à la règle dans le cas présent. “Au moment où certains voudraient enlever des salles de classe les symboles catholiques comme les crucifix, près de Milan, une directrice d’établissement décide de fermer l’école pour la fin du ramadan, s’est indigné sur X (ex-Twitter) le leader de la Ligue (extrême droite). C’est un choix inacceptable, contraire aux valeurs, à l’identité et aux traditions de notre pays. Ce n’est pas le modèle d’Italie et d’Europe que nous voulons.”
Mentre qualcuno vuole rimuovere i simboli cattolici - come i crocifissi nelle aule - per paura di “offendere”, in provincia di Milano una preside decide di chiudere la scuola per la fine del ramadan.
Una scelta inaccettabile, contro i valori, l’identità e le tradizioni del nostro… pic.twitter.com/kiTwXP5SiH— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) March 17, 2024
L’épisode cité par Matteo Salvini concerne le groupe scolaire Iqbal Masih, un établissement public de la commune de Pioltello, à l’est de Milan, qui compte pas moins de 1 200 élèves, dont 4 sur 10 sont de confession ou de culture musulmane.
Dans ce contexte, nous apprend le site d’information Il Post, “le 19 mai dernier, le conseil d’établissement […] a décidé à l’unanimité de fermer l’école le 10 avril, à l’occasion de la fête de fin du ramadan”. Une prise de position qui n’avait suscité aucune réaction particulière jusqu’à ces dernières semaines, en mars, lorsque la décision de l’école (un cas unique en Italie) a commencé à faire parler d’elle. Enfin est arrivée la publication de Matteo Salvini, qui a propulsé le groupe scolaire Iqbal Masih au rang de sujet d’intérêt national.
Du côté du gouvernement, par ailleurs, on ne s’est pas contenté d’exprimer mécontentement et indignation, puisque, comme l’indique le quotidien catholique Avvenire, “le ministre de l’Instruction, Giuseppe Valditara [également membre de la Ligue], a annoncé avoir demandé ‘la vérification des motivations de caractère didactique qui ont porté à cette dérogation du calendrier scolaire régional et leur compatibilité avec le droit’”.
Un appel “à envisager l’annulation de la décision”
Résultat : l’office scolaire régional de la Lombardie s’est saisi de la question et a fait savoir quelques jours plus tard qu’il avait “relevé certaines irrégularités dans la décision prise par le conseil d’établissement” et qu’il invitait ainsi le dirigent de l’école “à envisager l’annulation de la décision”.
[...] Lire la suite sur Courrier international