"Femmes de rap", le livre qui donne la parole aux héroïnes du hip-hop français
Donner la parole aux femmes influentes dans le milieu du rap français, c'est le pari de Naomi Clément. Après un premier ouvrage sur la place des femmes dans le monde du tatouage (Tatoueuses, 2022), cette journaliste indépendante et animatrice sur Apple Music, souhaitait mettre en lumière un autre environnement qu'elle connaît bien: le rap hexagonal.
"Une évidence" pour cette passionnée de musique qui sort ce mardi Femmes de rap, un livre mêlant témoignages et interviews, qui offre l'opportunité à neuf personnalités inspirantes (Sophie Bramly, Nicole Schluss, Leïla Sy, Juliette Fievet, Pauline Duarte, Narjes Bahhar, Lala &ce, Vicky R et Davinhor) de raconter le monde du rap "de l'intérieur" et leurs contributions pour transformer ce genre musical.
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Ce livre est également une façon pour Naomi Clément de "rendre hommage aux nombreuses pionières du rap qui l'ont aidée à se construire en tant que femme dans le monde de la musique.
"J'ai grandi avec les clips sur MTV et je me suis pris en pleine tête le moment où le rap s'est vraiment installé. Et de voir des femmes prendre leur place dans un monde où au départ, elles ne sont pas hyper bien accueillies, ça m'a vraiment inspirée", confie Naomi Clément au micro de BFMTV.com.
"Donc avec ce livre, j'ai voulu rendre hommage à ces 'Femmes de rap' auxquelles je me suis identifiée petite et qui m'ont nourrie et ont façonné un peu qui je suis, mon identité, aujourd'hui", ajoute la journaliste.
"Il y avait un gros problème"
Si dans son enfance Naomi Clément ne perçoit pas encore la difficulté qu'ont les femmes à se faire une place sur la scène rap française, ce n'est qu'à ses débuts dans le journalisme, lors de premières rencontres avec des artistes de l'industrie, qu'elle déchante.
"Dans les années 90, c'était tellement normalisé que les femmes soient associées aux rappeurs. Quand je regardais les clips de Missy Elliott, de Eve, pour moi, elles avaient leur place dans l'industrie et elles étaient hyper puissantes", se souvient Naomi Clément.
"Et ce n'est que beaucoup plus tard, quand j'ai commencé à travailler comme journaliste, entre 2010 et 2015, et à aller à la rencontre des rappeuses que je me suis rendue compte du traitement dont les femmes étaient victimes dans l'industrie du rap français et à quel point il y avait un gros problème", poursuit-elle.
"Donner de l'espoir"
Un cheminement de pensée que Naomi Clément n'hésite pas à relater entre ses différents entretiens de son livre à travers trois textes introspectifs: la découverte, la désillusion et la reconquête.
"C'était très dur de me livrer parce que j'aime pas du tout parler de moi. Je préfère être dans l'ombre et raconter les histoires des autres. (...) Mais au final ça m'a aidé à me rendre compte que moi aussi je fais partie de cette industrie et que j'ai aussi été parfois victime de misogynie", confie la journaliste.
"J'en avais plus ou moins conscience, mais je me disais: 'non mais ça va, il ne m'est rien arrivé de grave'. Mais en vérité je pense que y a eu des opportunité que je n'ai pas eues parce que je suis une femme", assure-t-elle.
Mais malgré tout, Naomi Clément espère que son ouvrage Femmes de rap saura "donner de l'espoir" aux "femmes ambitieuses et désireuses" de travailler dans le monde du rap et de la musique.
"J'espère qu'en racontant le parcours de ces neufs femmes, les lectrices et lecteurs pourront y puiser de la force, de la motivation et de l'inspiration. Parce que même s'il s'y passe parfois des événements décourageants, le rap reste un beau milieu", conclut Naomi Clément.