Pour les femmes assiégées en Syrie, les règles sont un gros problème en plus des autres

Bombardement de la ville d'Alep en Syrie, le 12 juillet 2016

N'ayant accès qu'à une quantités insuffisante de produits hygiéniques, les femmes Syriennes vivant dans des villes comme Alep doivent recourir aux méthodes traditionnelles, mais s'exposent à des infections et des maladies.

Note : cet article, publié par l'AFP, est signé Maya Gebeily.

Comme beaucoup de femmes, Houda appréhende la venue de ses règles. Moins pour la douleur qu’en raison du manque de serviettes hygiéniques et d’eau dans la ville syrienne où elle vit, assiégée depuis des mois.

«Quand les produits d’hygiène féminine se sont raréfiés en 2012, c’est devenu très difficile pour moi», raconte cette résidente de Saqba, une ville tenue par les rebelles syriens dans la plaine de la Ghouta, près de Damas. Depuis 2013, Saqba est coupée du monde, assiégée par les forces du président Bachar al-Assad et régulièrement bombardée. Houda, comme d’autres femmes de villes assiégées qui ont parlé à l’AFP par téléphone, préfère utiliser un pseudonyme, évoquer ouvertement le cycle menstruel étant généralement tabou en Syrie.

«J’ai dû utiliser de vieux habits (en guise de protection). Mais j’ai commencé à avoir des infections, alors j’ai décidé d’acheter quelques serviettes hygiéniques seulement et de n’en utiliser qu’une par jour pour ne pas les épuiser trop vite», confie cette jeune femme de 23 ans. Mais leur réutilisation a entraîné des mycoses, des douleurs au rein et des infections vaginales et urinaires. «J’essaie de me soigner mais c’est long», dit-elle, car elle ne peut se permettre financièrement d’acheter les bons médicaments.

Dans la Syrie en guerre, plus de 860 000 personnes vivent dans des localités soumises à un siège. L’accès à la nourriture, à l’eau, au fioul pour se chauffer ou s’éclairer ainsi qu’à d’autres denrées essentielles est une lutte quotidienne. Pour les femmes, il est encore plus ardu de trouver des protections hygiéniques et de l’eau propre.

Des quantités insuffisantes distribuées par les organisations humanitaires

Les serviettes (...)

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