"Femme d'exception", "modèle de courage": la classe politique française rend hommage à Elizabeth II

"Femme d'exception", "modèle de courage": la classe politique française rend hommage à Elizabeth II

Ils sont unanimes. Au lendemain du décès de la reine Elizabeth II à 96 ans ce jeudi, les différents responsables politiques français lui ont rendu hommage. A commencer par Emmanuel Macron. Dans un message publié sur ses réseaux sociaux, le chef de l'État salue "une amie de la France qui a marqué à jamais son pays et son siècle".

"La reine aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien", a réagi le président dans un communiqué.

"Le peuple français aussi porte son deuil", a-t-il ajouté en précisant qu'il adressait à "Sa Majesté le Roi" Charles III, "à la famille royale, au gouvernement de Sa Majesté et au peuple britannique le témoignage de son amitié séculaire et de sa tristesse".

"Son sourire, plein de bonté et d'espièglerie"

François Hollande a quant à lui félicité une "personnalité exceptionnelle. Tant pour ce qu’elle représentait pour le peuple britannique, que pour son image dans le monde et le rôle qu’elle a joué dans l’Histoire."

"Je garde en mémoire l'accueil chaleureux qui lui avait été fait lors de sa venue en France en 2014 pour le 70e anniversaire du débarquement, un de ceux que l'on réserve aux personnes entrées pour toujours dans le cœur des Françaises et des Français", a-t-il souligné.

Son prédécesseur à l'Élysée, Nicolas Sarkozy, dresse les louanges d'une "souveraine d'exception" qui "a consacré sa vie à son pays et au peuple britannique". L'ancien chef de l'État se souviendra de "son sourire, plein de bonté et d'espièglerie" ainsi que de son "humour si délicieusement britannique".

"Jamais Carla et moi n'oublierons l'accueil qu'avec le Prince Philip, elle nous avait reservé à Windsor, lors de la visite d'État de 2008", écrit également Nicolas Sarkozy.

"Modèle de courage"

La Première ministre Élisabeth Borne évoque "le témoin d'un siècle d'espoirs et d'épreuves".

"Elle a été et restera un modèle de courage et un repère pour plusieurs générations", insiste la cheffe du gouvernement.

Comme elle plusieurs, cadres de la majorité ont honoré la reine. Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, vante une "femme d'exception". "Son sens du devoir et de l'honneur, sa droiture et sa résilience imposaient le respect à tous", indique Aurore Bergé, patronne des marcheurs au Palais Bourbon.

A gauche, quelques prises de distance avec la monarchie

A gauche, deux sons de cloche. D'abord, les hommages classiques comme celui d'Olivier Faure. Le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) adresse ses "pensées à la famille royale et à tous les Britanniques". Lesquels "garderont en mémoire une reine qui a marqué leur histoire et fut, tout au long de son règne, le symbole de leur unité." Dans ce sillage Mathilde Panot, cheffe de file de la France insoumise (LFI) à l'Assemblée nationale, rend hommage à "une figure majeure d'un siècle d'Histoire".

"Condoléances fraternelles alors que les peuples britanniques et du Commonwealth sont en deuil", indique également Julien Bayou, député de Paris et secrétaire national d'Europe Écologie les Verts (EELV).

D'autres personnalités de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), tout en saluant la reine, prennent leur distance avec le régime politique britannique. "On ne dira pas 'vive la reine' mais on éprouve une tristesse sincère", fait ainsi savoir Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF). Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, met en avant une "figure féminine" et ajoute que, "sans être monarchiste, [elle est] respectueuse du talent et du sens politique" d'Elizabeth II.

"La monarchie est profondément étrangère à l'idée républicaine française, mais louons son remarquable sens du devoir et son amour patriotique", complète Raquel Garrido, députée insoumise de Seine-Saint-Denis.

"Mémoire d'une histoire en mouvement"

Du côté de l'extrême droite, Marine Le Pen a mis en avant "l'une des figures les plus emblématiques et aimées de l'histoire de son pays et de son continent".

Selon Jordan Bardella, président par intérim du Rassemblement national (RN), Elizabeth II "était la mémoire d'une histoire en mouvement".

"Elle fut le témoin d'un XXe siècle complexe, tragique et tourmenté", estime le député européen.

Éric Zemmour, président de Reconquête, a souligné "son souci du temps long, son patriotisme, son respect des traditions et de l'identité britannique".

"Notre pays qu'elle connaissait si bien"

A droite on est unanimes. Annie Genevard, présidente par intérim du parti Les Républicains (LR), partage son "émotion sincère et profonde bien au-delà du peuple britannique et des nations rattachées à la couronne britannique".

La députée du Doubs rappelle la francophilie de la reine, évoquant "notre pays qu’elle connaissait si bien, dont elle parlait la langue et qui doit tant à la solidarité du Royaume-Uni durant la Seconde Guerre Mondiale."

Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, retiendra d'Elizabeth II, "un dévouement et une sagesse incomparables".

"Elle était l'âme d'une nation et un pan de notre histoire", ajoute-il.

Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes salue quant à lui une femme qui "aimait la France et plaidait pour l’apaisement des relations entre nos deux nations sœurs".

Article original publié sur BFMTV.com