Féminicide à Mérignac : le policier qui a pris la plainte avait été condamné pour violences conjugales

Le policier qui a pris la plainte d'une victime de féminicide a été condamné pour violences conjugales

Le Canard Enchaîné révèle que le policier qui avait pris la plainte de Chahinez Boutaa, assassinée quelques jours plus tard par son mari, avait lui-même été condamné pour violences conjugales peu avant. Sa hiérarchie était au courant et a reconnu que le placer au bureau des plaintes était une décision “discutable”.

Les voies de la hiérarchie policière sont parfois impénétrables, comme en témoignent les dernières révélations du Canard Enchaîné. D’après les informations du journal, le policier qui a pris la plainte de Chahinez Boutaa le 15 mars 2021, tuée par son mari le 4 mai suivant à Mérignac, avait été condamné à huit mois de prison avec sursis pour “violences habituelles” sur son ex-compagne et était suivi par un addictologue avant le dépôt de cette plainte.

À en croire le rapport conjoint de la justice et de la police des polices, il existerait même “un doute sérieux sur le soin” qu’il aurait apporté au remplissage de la grille d’évaluation du danger qu’encourait la jeune femme de 31 ans quand elle est venue au commissariat. Elle avait pourtant déclaré que son époux l’avait frappée et avait essayé de l'étrangler. Deux mois plus tard, il l’a poursuivie dans la rue, lui a tiré plusieurs balles dans les jambes avant de l’arroser d’essence et de l’incendier.

Une hiérarchie au courant

Toujours selon le palmipède, la hiérarchie du policier était parfaitement au courant de ses déboires avec la justice et de ses tendances violentes. L’un de ses supérieurs a même reconnu que son affectation au bureau des plaintes était “discutable”. Des révélations qui tombent particulièrement mal pour le ministère de l'Intérieur qui a appelé à une mobilisation générale contre les violences faites aux femmes.

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