La Fed poursuit prudemment sa hausse des taux

En optant pour une hausse mesurée des taux directeurs d’un quart de point, les responsables de la Réserve fédérale “ont essayé de trouver un équilibre entre deux problèmes antagonistes”, résume The New York Times : d’un côté, la nécessité de juguler une inflation “toujours élevée”, et de l’autre, le risque “d’alimenter les turbulences au sein du système bancaire”.

Le mois dernier, le président de la Fed, Jerome Powell, tablait encore sur une augmentation d’un demi-point. Mais la crise bancaire est passée par là et “plusieurs observateurs ont exhorté la banque centrale à suspendre ses hausses de taux, au moins temporairement, le temps d’évaluer les retombées des faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank (SB) au début du mois de mars”, observe NPR.

Selon les économistes, les taux d’intérêt élevés ont en effet contribué à fragiliser les banques régionales de taille moyenne, comme SVB et SB. “Ces dernières avaient placé l’essentiel de leur trésorerie dans des bons du Trésor, dont le rendement a diminué avec la hausse des taux, poussant leurs clients à retirer leur argent d’un coup, et entraînant leur faillite”, explique Clarín.

Mais les tenants d’une hausse – modérée – ont eu le dernier mot, et M. Powell et ses gouverneurs ont finalement décidé, pour la neuvième fois consécutive depuis mars 2022, de faire grimper les taux directeurs, qui se situent désormais dans une fourchette de 4,75 à 5 %.

“Risqué”

“Si elle n’avait pas relevé ses taux, la Fed aurait donné l’impression de soigner le système financier, plutôt que de lutter fermement contre l’inflation, qui touche tous les Américains”, observe Clarín. Or la Fed “est sous pression depuis plusieurs mois pour faire davantage pour réduire l’inflation, et augmenter les taux est l’un des rares outils à sa disposition”, souligne Vox.

Les tenants de la hausse estiment que c’est même une bonne chose pour les banques, dans un secteur où tout est affaire de confiance. “Acter une pause aurait pu être perçu comme un aveu de la faiblesse du système bancaire”, analyse Le Soir. La décision de poursuivre la hausse envoie au contraire le signal que “le secteur de la finance est suffisamment solide pour supporter des taux plus élevés”, écrit Vox.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :