Faux cercueils à la Tour Eiffel et "mains rouges" au Mur des Justes : la police fait le lien entre les deux affaires

L’enquête a permis aux policiers de constater que les suspects étaient en contact avec un homme lié à l’affaire des "mains rouges" qui a eu lieu en mai.

Faux cercueils devant la Tour Eiffel : un lien trouvé avec l’affaire des « Mains rouge » sur le Mémorial de la Shoah (Photo de la Tour Eiffel)

POLICE - Deux affaires qui ne sont peut-être pas étrangères l’une à l’autre. Les trois hommes placés en garde à vue après avoir déposé cinq cercueils samedi 1er mai au pied de la tour Eiffel étaient en lien avec l’un des membres du groupe qui avait tagué en mai le Mémorial de la Shoah avec des « mains rouges », rapportent Le Monde et l’AFP.

À Paris, des faux cercueils de « soldats français morts en Ukraine » déposés devant la Tour Eiffel

Samedi 1er juin, cinq cercueils de taille réelle ont été entreposés vers 9 heures du matin sur la voie publique, au niveau du quai Jacques-Chirac, dans le VIIe arrondissement de Paris. Ils étaient « recouverts d’un drapeau français, avec mention soldats français morts en Ukraine », précise une source policière.

Rapidement sur place, la police a pu remonter la piste des auteurs de cette mise en scène, avant de procéder à trois interpellations. Les trois individus ont depuis été placés en garde à vue. La piste de ses trois hommes a pu être remontée par les enquêteurs après l’exploitation des images de vidéosurveillance aux abords de la Dame de fer.

Selon les informations du Monde, l’enquête a permis aux policiers de constater que les suspects étaient en contact un homme lié à l’affaire des « mains rouges » lors de la dégradation avec des pochoirs, du Mur des Justes du Mémorial de la Shoah à Paris, dans la nuit du 13 au 14 mai. Un acte que les forces de l’ordre soupçonnaient déjà d’être une opération d’ingérence étrangère.

L’homme avec qui les suspects ont communiqué se nomme Georgi F., selon Le Monde. Ressortissant bulgare de 34 ans, il est soupçonné d’être l’un des trois hommes qui ont tagué le monument. Dans cette affaire, les commanditaires n’ont pas encore été identifiés, mais les indices désigneraient la Russie, puisque des photos des dégradations avaient peu de temps après circulé sur des sites de désinformation russe en ligne. Une opération qui serait, selon l’enquête, pilotée par les services de sécurité russes du FSB.

L’affaire des « mains rouges » rappelle également celle des « étoiles de David » peintes dans plusieurs quartiers de Paris, où la Russie a également été soupçonnée. Dans les deux cas, ce sont « des commanditaires payés pour déstabiliser et appuyer sur les clivages de la société française », a estimé mi-mai le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné.

Les trois hommes interpellés après la découverte des cercueils ont déclaré avoir reçu de l’argent pour commettre cet acte, 120 euros pour le chauffeur et 400 euros chacun pour les deux autres individus. Le conducteur de la camionnette a expliqué qu’il était arrivé de Bulgarie la veille. Tous trois logeaient dans un hôtel du 20e arrondissement de Paris qui avait été réservé de Bulgarie.

Après la fin de leur opération, ils ont tenté de fuir pour Bruxelles en empruntant un Flixbus et ont été interpellés à la gare routière de Bercy.

Les trois personnes vont être présentées ce 3 juin à un juge d’instruction. Le parquet requiert leur mise en examen du chef de violences avec préméditation.

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