"Il faut que je garde espoir, sinon je vais devenir fou": l'attente interminable du père de Mia Shem, otage du Hamas

Le 7 octobre dernier, Mia Shem, jeune franco-israélienne de 21 ans, participait à un festival de musique pris pour cible par des commandos du Hamas. Quelque 270 personnes sont mortes, et Mia Shem a été prise en otage. Trois semaines après, David Shem, son père, a confié à BFMTV son "espoir" de voir revenir sa fille vivante.

Le 7 octobre dernier, Mia Shem, 21 ans, participait au festival de musique "Tribe of Nova", à quelques kilomètres de la frontière avec la bande de Gaza. L'événement a été pris pour cible par des terroristes du Hamas, et quelque 270 personnes vont perdre la vie. La jeune franco-israélienne, elle, fait partie des personnes prises en otage par le mouvement islamiste palestinien.

Trois semaines plus tard, David Shem, le père de Mia, est venu "souffler" sur la plage de son enfance à Herzliya, ville au nord de Tel-Aviv, pour fuir quelques heures le fracas et la violence.

"C'est agréable de venir à cet endroit où lorsque j’étais enfant, je venais souvent. Mia est quand même toujours dans mon esprit. Elle n’a pas encore été libérée, mais de venir ici ça me permet de me sentir un peu mieux", confie-t-il à BFMTV.

"Il faut que je sois fort"

Le 16 octobre dernier, le Hamas publie une vidéo de sa fille, blessée mais en vie. Un espoir teinté d'amertume pour David Shem. "J’ai sauté de joie au début. Mais on voit d’après son bras qu’elle ne va pas bien du tout et qu’il faut qu’elle rentre chez elle pour qu’on s’occupe d’elle."

Au micro de BFMTV, Keren Scharf Schem, la mère de Mia, avait fait part de ce premier sentiment d'euphorie en voyant la vidéo, puis de la réalisation, cruelle, qu'elle était blessée. "Je sais qu'elle va bien, je le sens, je la connais, c'est une battante, je le sais depuis le premier jour. Et puis j'ai vu une vidéo. Vous savez, elle suit une procédure médicale, on peut voir qu'elle souffre."

Malgré l'attente, souvent insoutenable, David Shem assure être "optimiste", "même s'il y a des jours où (il) perd cet espoir". "Il faut que je sois fort pour qu’à partir du moment où elle revienne, je sois assez fort pour la serrer dans mes bras et lui donner de la force et tout ce dont elle a besoin. Il faut que je garde cet espoir, sinon je vais devenir fou". Sur cette plage de son enfance, sa fille n'est qu'à 78 kilomètres de lui.

Article original publié sur BFMTV.com

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