Faut-il filmer son licenciement sur les réseaux sociaux ?

Brittany Pietsch est une jeune américaine qui travaillait dans la tech. Le 12 janvier dernier, elle a enregistré et diffusé sur TikTok un entretien de licenciement sur Zoom. Elle a ainsi perdu son travail en direct et devant des millions de spectateurs. Depuis, sa mésaventure est devenue virale et le hashtag #layoffs, “licenciements” en anglais, a recueilli plus de 366 millions de vues, note la BBC. Le site britannique n’est pas surpris car “les licenciements dans le secteur technologique, massifs en 2023, se sont poursuivis au cours de la nouvelle année, avec des réductions d’effectifs chez Google, Amazon et d’autres acteurs majeurs depuis le 1er janvier ; les licenciements dans les médias continuent également de toucher des milliers de personnes”.

2023 : une année charnière

Pour le site britannique, le fait de se filmer en train d’être licencié reflète un changement dans les pratiques professionnelles : d’une part, les employeurs ont de plus en plus recours à la vidéoconférence, y compris pour ce type d’annonce ; d’autre part, les employés n’hésitent plus à rendre public ce qu’ils considèrent comme abusif. La BBC note que cette tendance arrive alors qu’“un changement de pouvoir en faveur des salariés a émergé, en particulier au cours de la dernière année”, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni, où de nombreuses grèves et mouvements sociaux ont éclaté. “Les vidéos de licenciements en direct remettent en question la norme selon laquelle les employeurs ont toujours l’avantage”, explique le site d’information.

Aux États-Unis, le magazine Wired est moins optimiste et voit apparaître, à travers ce phénomène, “le côté plus sombre de la vie professionnelle”. Selon lui, les jeunes salariés sacrifient leur vie privée en échange de contenus sur les réseaux sociaux et, “après avoir affiché les avantages [qu’ils trouvaient alors qu’ils entraient sur le marché du travail], ils montrent maintenant la réalité de la perte d’emplois lucratifs dans le secteur de la tech”. Par ailleurs, le fait de se filmer ainsi témoigne de l’incertitude et de “l’érosion de la confiance” dans le milieu professionnel.

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