"Il faut déménager" : les habitants du quartier de Pissevin à Nîmes inquiets après la fusillade

Au lendemain de la mort d'un enfant de 10 ans ce lundi à Nîmes, les habitants du quartier, touché par le trafic de drogue et les règlements de compte, témoignent de leur effroi.

"Il faut déménager, je ne vais pas rester ici", confie un habitant. "Moi, j'ai peur", complète un autre. Dans le quartier de Pissevin, à Nîmes, le drame a créé l'effroi. Ce lundi soir, un enfant de dix ans a perdu la vie, touché par balle lors d'une fusillade alors qu'il rentrait du restaurant en voiture avec son oncle, lui aussi blessé.

"La mère est effondrée, elle pleure, elle ne sait plus quoi faire: son frère a été touché et son fils tué", affirme à BFMTV une cousine de la mère de la victime.

"J'ai pleuré"

Lina a le même âge que l'enfant tué et a assisté à la scène, depuis son immeuble juste à côté. "On a vu de haut, ça a commencé à tirer la place puis ils ont tiré sur une voiture et du coup j'ai pleuré car ça m'a fait beaucoup peur", explique-t-elle.

"Ma mère nous a dit de nous mettre à terre et pas devant la fenêtre au cas où ça venait dans la maison", ajoute-t-elle. "Après ça a encore tiré un coup puis on a plus rien entendu. Ensuite la police est arrivée", raconte Lina.

"C'est injuste, ils sont innocents", regrette la cousine de la famille.

Un "enfant qui n'a rien à voir"

"Il faut une justice pour ça, nous on ne peut pas la faire nous-même: il y a la rage, il y a la haine mais on ne va pas se venger, c'est la police qui va faire le travail", temporise-t-elle, expliquant que la victime était un enfant "tranquille", qui ne sortait jamais seul.

"C'était un garçon qui n'a jamais posé de problème, un de mes meilleurs élèves, qui était gentil avec tout le monde", abonde en ce sens Marie-Laure, son ancienne institutrice.

L'enfant, qui "n'est absolument associé d'aucune façon" à des faits punissables par la justice, "a eu pour seul malheur de passer au mauvais endroit au mauvais moment", a déclaré la procureure de Nîmes Cécile Gensac. "Ils ont tué un enfant qui n'a rien à voir, c'est inadmissible ce qu'ils ont fait", conclut la cousine.

"Depuis de nombreux mois maintenant, le trafic de stupéfiants gangrène la situation des quartiers Pissevin-Valdegour", a dénoncé dans un communiqué Jean-Paul Fournier, le maire LR de Nîmes.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Enfant tué à Nîmes: la CRS 8 déployée dans le quartier de Pissevin