Faut-il être atteint d'une maladie mentale pour être un artiste ?

On a tous en tête l'image de l'artiste maudit. Avec l'idée, non pas seulement d'un personnage en marge de la société, ou qui serait excessif dans la manière de vivre sa vie, mais aussi dans le sens d'un génie incompris, mentalement tourmenté. Dans l'inconscient collectif, on lie donc souvent créativité et problèmes psychiques dans une image d'Épinal "d'artiste fou". On pense volontiers à Vincent van Gogh et son oreille coupée, à Edvard Munch et ses visions terrifiantes, Jean-Michel Basquiat, membre du tragique "club des 27, rejoignant d'autres artistes morts précocement dont on a aussi loué le talent exceptionnel (Kurt Cobain, Amy Whinehouse, etc.). Mais alors, faut-il être forcément atteint d'une maladie mentale pour être un.e artiste ?

"Nullum magnum ingenium sine mixtura dementiae fuit", soit "il n'y a pas de génie sans grain de folie", professait-on du temps de l'Antiquité, chez les Grecs comme Artistote ou Platon. Le cliché est resté, et colle à la peau des artistes. Mais qu'en est-il vraiment ? "Le terme de folie renvoie à une représentation sociétale péjorative et stigmatisante de la maladie psychique, nous explique Claire Alexandre, docteure en médecine et psychiatre au groupement hospitalier Psy Sud Paris. Cela ne renvoie à rien dans le champ d’un quelconque diagnostic psychiatrique. Les pathologies psychiatriques regroupent des pathologies diverses : trouble de l’humeur (trouble bipolaire, trouble dépressif), troubles du spectre de la schizophrénie, troubles du comportement (...)

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