"Il faut que ça me fasse peur": comment Michel Blanc, à l'affiche des "Petites victoires" se renouvelle encore

Michel Blanc dans
Michel Blanc dans

Après quatre ans d'absence, et un petit rôle dans Les Tuche 4, Michel Blanc est de retour au cinéma ce mercredi. Dans Les Petites victoires, l'ex du Splendid trouve un de ses rôles les plus émouvants, celui d'un septuagénaire illettré qui retrouve goût à la vie, et aide la maire-institutrice de son village à faire de même.

Au festival de l'Alpe d'Huez, cette comédie feel good sur les villages désertifiés a raflé deux prix, celui du jury et celui du public. "Ça m'a fait plaisir qu'il ait le prix du public - car c'est pour lui avant tout qu'on le fait", s'exclame Michel Blanc, qui explique avoir été séduit par ce projet "énergisant" "qui donne du courage".

"C'est un film avec lequel on se dit que tout peut se rattraper", détaille-t-il encore. "Ce n'est pas parce qu'on a l'âge que j'ai et qu'on est illettré - ce qui est le problème du personnage - que c'est définitif. On peut réagir. Il ne faut pas se laisser enfermer. Le film est drôle tout en traitant de sujets graves. C'est très fort."

Elargir la gamme

Avec la réalisatrice Mélanie Auffret, Michel Blanc a présenté le film lors de nombreuses avant-premières. Depuis novembre, l'équipe sillonne la France et organise dans des villes désertifiées, qui n'ont pas accès au cinéma, des séances événementielles. "C'est très fort ce que fait Mélanie. Elle est très impressionnante", s'enthousiasme l'acteur.

Depuis Les Témoins (2007), sur l'arrivée du sida, L'Exercice de l'Etat (2011), une plongée réaliste dans le monde politique, Michel Blanc étoffe sa palette de jeu. Exit les personnages chétifs à la Jean-Claude Dusse, son personnage emblématique dans Les Bronzés. Place aux hommes bourrus, bougons, comme dans Docteur? (2019) et maintenant dans Les Petites victoires.

Sa priorité est désormais de se diversifier. "Mais je n'ai pas tout le temps de quoi alimenter cette priorité", déplore-t-il. "Parfois, je ne tourne pas pendant huit mois. Je m'ennuie un peu parce que j'aime bien tourner. Si c'est pour refaire un truc que j'ai déjà fait, ce n'est pas la peine. Ce qui me plaît, c'est d'élargir la gamme le plus possible."

Mais difficile de trouver des rôles à son goût. "Pour que j'accepte avec enthousiasme un film, il faut surtout que ça me fasse peur, que je ne sois pas sûr d'y arriver", explique ce citadin pur et dur, qui a vu dans le tournage breton des Petites victoires, en rase campagne, un "enjeu": "Est-ce que je vais être crédible?"

Bientôt avec Louane

Michel Blanc a joué en janvier dernier un petit rôle de mafieux dans Les Cadors. "Il n'y a rien pour sauver ce personnage. C'est une ordure intégrale", se réjouit-il. Mais il aimerait tourner plus. "Un film par an, c'est un régime que je trouve un peu maigre." Une décennie après son César pour L'Exercice du pouvoir, il rêve de drames.

Le 11 octobre prochain, il sera à l'affiche de Marie-Line et son juge, le nouveau film de Jean-Pierre Améris, le réalisateur des Emotifs anonymes. "Je joue un juge rigide. C'était passionnant." Il partage l'affiche avec Louane. Il figure aussi au doublage de la série Astérix d'Alain Chabat pour Netflix. Et puis, rien.

Réalisateur de plusieurs comédies cultes (Marche à l'ombre, Grosse fatigue), il ignore s'il repassera derrière la caméra. "Partir de rien, je ne le sens pas", reconnaît-il. "Par contre, partir d'un roman, l'adapter, oui. J'aime les adaptations. C'est comme les dialogues. Je serais ravi qu'on me demande de juste dialoguer un film."

Article original publié sur BFMTV.com