Fausses couches : la Belgique crée un nouveau congé, une première européenne

“La Belgique devient le premier pays d’Europe à accorder un congé aux conjoints des femmes qui vivent une fausse couche précoce”, rapporte De Morgen.

Adoptée vendredi 3 mai en conseil des ministres, la mesure prévoit deux jours de “congé de circonstance” pour les couples en cas de fausse couche, dès le début de la grossesse, à condition que celle-ci ait été préalablement signalée à l’employeur. Et si cela ne concerne que les fonctionnaires fédéraux, De Morgen y voit “un nouveau pas en avant”.

“La durée de ce congé est évidemment symbolique”, reconnaît la ministre de la Fonction publique, l’écologiste flamande Petra De Sutter, elle-même gynécologue. “La douleur et le chagrin durent bien plus longtemps que cela. Mais un tabou prévaut toujours autour des fausses couches, et avec cette mesure nous essayons de le briser.”

Un “éléphant dans la pièce”

En Belgique, un fœtus est considéré comme viable à partir de vingt-quatre semaines (environ six mois de grossesse), rappelle le journal flamand. À partir de là, “la femme enceinte et son ou sa partenaire ont droit aux congés de maternité, de naissance [pour le coparent] et parental. Avant le délai de cent quatre-vingts jours, ils sont tous deux orientés vers un arrêt maladie.”

Si le cadre légal a tant de mal à suivre la souffrance des futurs parents, c’est qu’il y a “un éléphant dans la pièce”, estime l’ex-sénatrice et ancienne directrice de la Ligue des droits de l’homme Maud Vanwalleghem auprès du Morgen. “Cette question est associée à celle de l’avortement, résume le quotidien. Dès lors, plus on accorde de droits aux parents qui perdent une grossesse, plus on confère un visage au fœtus, et plus il devient difficile d’étendre le délai légal de recours à l’interruption volontaire de grossesse.”

En Belgique, l’IVG est autorisée jusqu’à douze semaines après la conception (ou quatorze semaines d’aménorrhée, c’est-à-dire quatorze semaines après la date des dernières règles), et une partie des forces politiques souhaitent porter ce délai à dix-huit semaines. En France, le délai légal est de quatorze semaines de grossesse (ou seize semaines d’aménorrhée).

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