Fatiha Keloua Hachi va porter plainte après les messages haineux à la suite du vote sur la guerre d’Algérie - Info Le HuffPost

Cible d’une vague haineuse post-vote sur  le massacre de 1961, la députée Fatiha Keloua Hachi va porter plainte - Info HuffPost
THOMAS SAMSON / AFP Cible d’une vague haineuse post-vote sur le massacre de 1961, la députée Fatiha Keloua Hachi va porter plainte - Info HuffPost

POLITIQUE - Vague de haine. Alors que l’Assemblée nationale a approuvé jeudi 28 mars, une proposition de résolution condamnant le « massacre » du 17 octobre 1961 à Paris, au cours duquel trente à plus de 200 manifestants algériens sont morts, la députée socialiste Fatiha Keloua Hachi est visée par de nombreux messages haineux. Elle indique ce vendredi 29 mars au HuffPost sa volonté de « porter plainte ».

« Il ne faut rien laisser passer, jamais, affirme-t-elle. Je continuerai mon travail pour que nous puissions parler sans tabou de l’histoire coloniale de la France et dépasser les mémoires conflictuelles. Je ne céderai jamais aux menaces. »

En première ligne pour soutenir le texte, l’élue de Seine-Saint-Denis nous explique effectivement être « confrontée » à des « manifestations de haine raciste particulièrement violentes » depuis le vote, jeudi matin. Une vague alimentée, notamment, par les sphères d’extrême droite, offensives sur certains réseaux comme X (anciennement Twitter.)

« L’extrême droite et ses relais sur les réseaux sociaux n’acceptent pas que nous ayons franchi une étape aussi essentielle dans notre travail de mémoire », regrette ainsi Fatiha Keloua Hachi, en déplorant que les sujets « en lien avec l’Algérie cristallisent toutes les rancœurs de l’extrême droite. »

La gauche en soutien

Dans l’hémicycle, la députée socialiste a expliqué qu’il « fallait enfin mettre fin aux non-dits sur l’histoire coloniale qui empoisonnent les débats sur l’identité et dont se délecte l’extrême droite pour fracturer davantage la société française. » « En voici une démonstration sans équivoque », affirme-t-elle 24 heures plus tard, après avoir mis la lumière sur les messages qu’elle reçoit. Sur certains d’entre eux, on peut lire notamment : « vivement un vote pour la remigration ».

Face à ces attaques, l’élue de Seine-Saint-Denis reçoit le soutien de nombreux élus de gauche. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a ainsi salué une personnalité qui « travaille pour tous » et « incarne à merveille l’esprit républicain », quand sa collègue écologiste Sabrina Sebaihi - à l’origine du texte - rappelle qu’« être élue en tant que femme racisée, c’est savoir qu’on sera harcelée dès lors qu’on défend ses positions. »

Dans ce contexte, le député insoumis Bastien Lachaud a lui aussi tenu à apporter son « soutien total » à l’élue du parti socialiste, face au « déferlement de haine » d’une extrême droite qui « ne change jamais. »

« Je ne céderai jamais aux menaces »

Sur le fond, le texte adopté jeudi, qui a une portée avant tout symbolique, « condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 ». Il « souhaite » en outre « l’inscription d’une journée de commémoration (de ce) massacre » à « l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles ».

La proposition de résolution portée par l’écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech a été approuvée dans un hémicycle clairsemé par 67 députés, essentiellement issus de la gauche et de Renaissance.

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure a évoqué dans son discours une manifestation « réprimée dans la violence par les services agissant sous l’autorité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon », au cours de laquelle « outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines (de personnes) furent tuées, leurs corps jetés dans la Seine ». Onze députés ont voté contre, tous membres du Rassemblement national.

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