Fast and Furious 10 : "Je trouvais que la franchise était mûre pour faire un peu d'auto-dérision", Louis Leterrier et la french touch de la saga aux 6 milliards de $

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Fast & Furious X sort ce mercredi au cinéma. L'avant-dernier (ou antépénultième ?) volet de la franchise motorisée portée par Vin Diesel est mis en scène par le réalisateur français Louis Leterrier (Le Choc des titans, Insaisissables, Lupin).

Ce dernier a remplacé au pied levé Justin Lin, réalisateur des épisodes Tokyo Drift et Fast & Furious 4, 5, 6 et 9, qui a quitté le tournage au bout d'une semaine.

Le cinéaste français a donc eu 4 jours pour se préparer à ce gigantesque tournage et réécrire le scénario en y mettant sa touche personnelle.

Dans Fast & Furious 10, Dom (Vin Diesel) et sa famille vont faire face au pire méchant de la saga : Dante Reyes incarné à l'écran par Jason Momoa. Ce dernier n'est autre que le fils de l'homme d'affaires véreux Hernan Reyes (Joaquim de Almeida), apparu dans Fast Five.

En 2011, Dom et Brian (Paul Walker) avaient fait tomber l’infâme ponte de la drogue brésilienne, en précipitant son empire du haut d’un pont de Rio De Janeiro. Ils étaient loin de se douter que son fils Dante, avait assisté impuissant à la scène et qu’il avait passé ces douze dernières années à échafauder le plan infernal qui exigerait de Dom un prix ultime.

Dante va débusquer et traquer Dom et sa famille aux quatre coins du monde, de Los Angeles aux catacombes de Rome, du Brésil à Londres et de l’Antarctique au Portugal. De nouvelles alliances vont se forger et de vieux ennemis réapparaitre. Mais tout va basculer quand Dom va comprendre que la cible principale de Dante n’est autre que son fils à peine âgé de 8 ans.

A l'occasion de la sortie du film événement, nous avons pu nous entretenir avec Louis Leterrier. Ce dernier est revenu sur sa préparation, sa rencontre avec le casting 5 étoiles du film, ce qu'il a apporté à la saga et sur l'aspect méta du long-métrage. Rencontre.

AlloCiné : Vous avez été appelé à la rescousse pour remplacer Justin Lin et n'avez eu que quatre jours pour vous préparer. Que s'est-il passé pendant ces quelques jours durant lesquels vous avez dû réécrire le film ?

Louis Leterrier : Ces quatre jours, c'était beaucoup moi dans une pièce en train de hurler, me taper la tête contre les murs en disant « Non ! Oui ! » Beaucoup de pleurs, de joie. C'était vraiment dingue !

Il y a eu beaucoup de doutes pendant ces 4 jours. Il y a eu la joie initiale de lire ce premier scénario que j'ai adoré, mais ensuite ça a laissé place à la pression. Je me disais "C'est énorme ! Faire ce film sans préparation, c’est du jamais vu. Pourquoi moi ?"

Et ensuite, j’ai commencé à travailler. Il faut manger cet éléphant, mais une bouchée à la fois. Donc j'y suis allé très lentement. Méthodiquement. J’ai trouvé une espèce de méthodologie pour commencer à préparer un jour à la fois, une semaine à la fois, trois semaines, un mois, etc. Et finalement, j'y suis arrivé.

Mais un tournage ce n’est pas seulement faire ce qui est indiqué sur la page, il y a des choses qu'il faut changer. Rencontrer les personnages, mettre ma patte de réalisateur, modifier les choses… Bref faire ce qu’on demande à un réalisateur : faire son film et pas uniquement être un exécutant et se contenter de dire "action" et "coupez".

Les acteurs et les personnages sont similaires

C'était beaucoup de travail, mais j’ai une vraie passion pour la franchise. J’ai pu rencontrer ces comédiens que j'admire depuis un quart de siècle et je me suis rendu compte que les acteurs et les personnages sont vraiment similaires. C'est le cas pour Vin Diesel mais également pour Michelle Rodriguez et tous les comédiens de la saga.

J’ai pu rencontrer Charlize Theron et plein d’acteurs légendaires. Vraiment, j’ai pris un pied extraordinaire. La première semaine, je n’ai pas beaucoup dormi mais je me suis beaucoup amusé. Et après mon premier week-end de repos, j'ai commencé à me sentir vraiment à l'aise.

AlloCiné : Comment se sent-on quand on arrive sur le tournage d'un si gros blockbuster au budget mirobolant de 340 millions de $. J'imagine qu'il doit avoir une certaine appréhension ?

Louis Leterrier : Oui, parce que c'est le dixième épisode d'une franchise connue dans le monde entier, qui n'a fait que plaire et je ne voulais pas être le réalisateur qui arrive et qui plante la franchise. Donc vraiment, c'était compliqué. Et pour moi, et pour la France, je ne voulais pas être le jeune Français qui arrive et qui plante le truc.

Je ne voulais pas être le jeune Français qui arrive et qui plante le truc.

AlloCiné : Dans le film, Jason Momoa dit que Dom et sa famille forment "une secte autour des voitures que tous les méchants finissent par rejoindre". C’était un des reproches faits à la saga et vous parvenez à le détourner et à en jouer. Il y a un aspect méta et un retour aux fondamentaux dans Fast X, c’était votre volonté ?

Louis Leterrier : Tout à fait. Pendant toutes ces années, je regardais ces films en tant que spectateur, en tant que fan, mais aussi en tant que réalisateur. Et je voulais faire un petit clin d'œil au public en lui disant qu’on sait qu'on pousse un peu trop les codes de temps en temps.

On sait que la pesanteur ne veut pas dire grand chose dans ces films, que tous les méchants deviennent gentils, que les morts ressuscitent,... On le sait et c’est pour ça que dans Fast X on parle d’une secte. Jason Momoa utilise le mot « famille » comme une insulte. Ce n'est pas la famille de Dom, c'est vraiment une insulte pour lui. Ça le rend malade. Dès qu'il dit le mot "famille" ça le fait vomir.

Une franchise prête pour l'auto-dérision

Il y avait déjà une touche d'humour dans la première version du scénario mais j'en ai ajouté. Je ne voulais pas casser la franchise mais je me suis rendu compte qu'elle était mûre justement, pour ajouter un petit peu d'humour et d’auto-dérision.

J'ai toujours trouvé ça chouette... Mais c'est peut être très français. Je trouve que les Français ont beaucoup d’auto-dérision, et je pense que j'ai ajouté ça parce que ça me fait rire et que pour moi la franchise était prête pour ça.

AlloCiné : Quelle a été la scène la plus dure à tourner pour vous ? La scène de la bombe dans Rome ?

Louis Leterrier : En réalité, les scènes les plus difficiles à tourner sont les scènes très simples. Ce sont les séquences dans les maisons... Il y a tellement de monde dans les équipes américaines pour ce genre de film que lorsqu'il fallait tourner une scène avec deux personnes dans une chambre, ça ne passait pas. Entre les équipes, les caméras, la lumière... On n'arrivait pas à tourner.

J’ai dû faire abattre un vrai mur pour pouvoir faire passer les caméras. Ils ne sont pas habitués à tourner léger. Et comme on a filmé ces séquences au début c'était compliqué de leur expliquer la méthodologie française. Le plus important, c'est le rapport avec les personnages. Donc on ne va pas utiliser une longue focale pour faire une scène d'amour. C’est simplement moi et eux dans la pièce.

Quand Dom et Letty sont ensemble dans leur chambre et se parlent, j'ai envie d'amener le spectateur juste à côté d'eux, et ça, c'était un peu compliqué. Les techniciens me disaient "Mais attends, le bras de grue qu'on avait amené ?", et je leur répondait "Non, t'as pas besoin d'un bras de grue, une petite caméra suffit."

Fast and Furious 10 sort ce mercredi 17 mai au cinéma. Louis Leterrier réalisera ensuite Fast 11.

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