La Fashion Week de Paris se clôture, mais à quoi sert-elle encore vraiment ?

MODE - Louis Vuitton, Givenchy, LGN et consorts baissent le rideau. Ce dimanche 21 janvier, la Fashion Week de Paris dédiée à la mode masculine automne hiver 2024 ferme ses portes, emportant avec elle ses petites touches de luxe, de glamour et de mondanités dans les rues de la capitale.

On a vu Jean Imbert organiser son barbecue, en marge du défilé de Pharrell Williams. L’acteur irlandais Sean Ward a foulé les marches d’un podium pour la première fois, quand Kate Moss a, elle, profité de cette semaine très V.I.P. pour fêter ses 50 ans chez Laurent, restaurant de haute gastronomie du VIIIe arrondissement.

Mais voilà, très concrètement, à quoi sert vraiment la Fashion Week ? Comme depuis les années 1970, c’est à cette période que les grandes maisons viennent présenter leurs collections à venir. Celles de l’été le sont en janvier, celles de l’hiver en juin et juillet.

On est donc à six Fashion Week à Paris par an. Deux pour le prêt-à-porter féminin, deux pour le prêt-à-porter masculin et deux pour la haute couture. Ces deux-là sont principalement destinées aux clients fortunés de la marque et servent à démontrer la créativité et le savoir-faire de la maison.

La Fashion Week évolue

Les autres, elles, sont fréquentées par la presse et les acheteurs des grands magasins. Ce sont eux qui décident des vêtements qui finissent dans les rayons. « J’y vais pour voir les collections et voir l’univers que créent les marques pour mettre en avant ces collections », nous a expliqué le styliste Nicolas Dureau, grand habitué des premiers rangs depuis une dizaine d’années.

Depuis sa création, la Fashion Week a bien évolué. D’abord en petit comité, les défilés ont gagné en médiatisation au tournant des années 1980. Certains d’entre eux pouvaient durer plus d’une quarantaine de minutes, là où un défilé dure aujourd’hui entre 12 et 14 minutes, top chrono.

Les années 1990 voient les shows devenir de vrais spectacles, sous l’impulsion de plusieurs grands couturiers, comme John Galliano et Thierry Mugler. C’est aussi à cette époque que se sont imposées les « Supermodels », ces mannequins superstars : Cindy Crawford, Naomi Campbell, Linda Evangelista, Christy Turlington ou encore Claudia Schiffer.

Coperni et ses coups d’éclat, Jacquemus et ses décors

Dans les coulisses comme sur les podiums, les projecteurs éclairent moins aujourd’hui les mannequins, à l’exception de quelques noms très connus comme ceux des sœurs Hadid. Le focus est mis sur la scénographie et les décors parfois hors du commun, comme ont pu en attester de récents défilés Louis Vuitton organisés par Pharrell Williams sur le Pont Neuf à Paris ou à Hong Kong.

Dans un champ de lavande, de blé, dans les montagnes de sel de la Camargue ou au château de Versailles : chaque défilé Jacquemus emmène aussi ses invités dans des lieux d’exception à travers la France.

Les happenings se multiplient, comme chez Coperni. Ses deux directeurs artistiques ont réalisé en plein défilé une robe à partir d’un spray de peinture blanche sur le corps nu de Bella Hadid. Le défilé d’après, ils ont fait monter sur le podium d’étranges robots à quatre pattes. « Je pense effectivement qu’il y a cette part de spectacle. Tu as besoin que ton défilé fasse parler. Il faut créer un moment et que ce moment soit réseaux sociaux friendly », concède Nicolas Dureau.

Les vêtements, accessoires à la Fashion Week ?

Et alors que les défilés présentent aujourd’hui entre 60 à 80 looks, quand il y en avait plus d’une centaine il y a 30 ans, une question se pose. Les vêtements sont-ils finalement devenus accessoires à la Fashion Week ? « Je pense qu’il y a pas mal de pirouettes qui sont créées aujourd’hui pour appâter les regards, mais je pense que les vêtements restent encore aujourd’hui hyperimportants », insiste Nicolas Dureau, pour qui les défilés restent les premiers vecteurs de tendances.

Les marques « créent presque une campagne » avec chaque défilé, nous dit-il. Des moments de communication dans lesquels les people font partie intégrante. Chaque venue de Kylie Jenner (avec ou sans tête de lion sur sa robe) est un événement. Celles de Doja Cat, métamorphosée à chaque show, aussi. C’est sans compter sur les membres des Blackpink.

En amont de l’organisation d’un défilé, les autorités passent un coup de fil aux marques pour savoir si précisément des stars de la K POP seraient sur le point de venir, afin d’appréhender les besoins en sécurité en marge de l’événement, nous apprend Nicolas Dureau. Alors, à choisir : qui vaut-il mieux avoir à son premier rang ? Kim Kardashian, Beyoncé ou aucune des deux ? Notre styliste a sa propre idée : Rihanna.

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