Les fantômes de l’écrivain Didier Blonde

         Flâneur. Didier Blonde, éternel arpenteur de Paris, s’autorise une échappée dans le Oslo des années 1980, le temps d’un roman. - Credit:
Flâneur. Didier Blonde, éternel arpenteur de Paris, s’autorise une échappée dans le Oslo des années 1980, le temps d’un roman. - Credit:

Il a choisi – indice ou clin d'œil – de donner rendez-vous au Wepler, ce café mythique de la place Clichy (Paris 18e), où les fantômes de Picasso, de Modigliani et d'Apollinaire rôdent entre les fresques Art déco. Comme pour signifier qu'avec lui les ombres parisiennes ne sont jamais loin.

Ce flâneur de la capitale s'autorise pourtant, le temps d'un roman (Oslo, de mémoire, Gallimard), une échappée loin de sa ville fétiche. Son narrateur, un spécialiste de films muets qui semble revenu de tout, s'y souvient, à l'occasion d'un documentaire consacré à l'écrivaine Cora Sandel, d'un amour de jeunesse sous le soleil de Norvège.

« Comme la plupart de mes livres, ce récit est une enquête autour d'une figure méconnue ou inconnue », explique, devant une bière, l'auteur de ce texte mélancolique – silhouette longiligne, chevelure blanche et fines lunettes rondes. « J'ai la conviction que le passé est là, au fond de soi, et qu'on peut le retrouver. Rien ne s'efface complètement. »

Esprit subtil

Un détective de la mémoire à la parole heurtée, à la taille élancée et au style épuré, qui arpente Paris à la recherche de fantômes ? La comparaison avec Patrick Modiano, son aîné de huit ans, s'impose, aussi incontournable que réductrice. « On est évidemment très proches, admet l'intéressé. Mais Modiano est vraiment un romancier, il fait un travail de fiction plus important. Chez moi, l'écriture passe par d'autres formes : des articles de cinéma, un carnet d'adresses de personnage [...] Lire la suite