La famille d'Ulysse, mort lors d'un stage de survie, demande un projet de loi pour encadrer cette pratique

L'association Les survivants d'Ulysse demande au Premier ministre une meilleure réglementation des camps de survie. - Corentin NICOLAS
L'association Les survivants d'Ulysse demande au Premier ministre une meilleure réglementation des camps de survie. - Corentin NICOLAS

L'association Les survivants d'Ulysse a lancé une pétition mercredi 26 août, afin de demander au Premier ministre de se saisir de la question de l'encadrement des stages de survie, indique Le Parisien. Cette initiative intervient après le décès d'Ulysse Tâm Hà Duong, le 11 août dernier, durant l'un de ces camps.

Le 8 août dernier, dans la forêt de Kernaven à Kervignac (Morbihan), huit des douze participants à un camp de survie ingèrent de l'œnanthe safranée, plante hautement toxique, confondue avec de la carotte sauvage. Après des vomissements et des évanouissements, les stagiaires sont envoyés aux urgences, aux alentours de 23 heures 30. Hospitalisé, Ulysse décède après un coma de trois jours. D'après ses proches, le stage auquel participait le jeune homme était "tout public".

Une pétition sur Change.org

Créée depuis le décès, l'association Les survivants d'Ulysse exhorte aujourd'hui le Premier ministre Jean Castex à légiférer sur l'encadrement de ces activités, décrites comme "parfois mal organisées et motivées par des considérations financières". La pétition sur Change.org a déjà réuni près de 3950 signataires, pour un objectif de 5000.

"Nous vous demandons, M. le Premier Ministre, de faire porter par votre gouvernement un projet de loi qui encadre spécifiquement les activités de type “stage de survie”, pour la bonne information et protection des citoyens qui, de plus en plus nombreux, sont concernés par ce marché", peut-on lire dans la pétition.

"Laisser un vide juridique pour ce genre de stages est incompréhensible, d’autant qu’ils exigent des compétences plus complètes. L'État se doit de jouer son rôle et d’exiger ce qui relève du minimum", dénonce encore l'association.

Un vide juridique soulevé dès 1989 par le sénateur Philippe Madrelle (PS). Il avait suggéré au gouvernement "une certaine réglementation" concernant ces stages. Selon lui, déjà à l'époque, ces camps poussaient les adeptes à "aller bien au-delà de leurs limites naturelles" et accentuaient "des risques et des dangers de déséquilibre et d'angoisse" chez un public moins initié.

L'organisateur mis en examen

Aujourd'hui, l'association pointe également la responsabilité de l'organisateur du camp auquel participait Ulysse, un ex-militaire "ayant servi 24 ans sous les drapeaux". Ce dernier a été interpellé puis mis en examen pour homicide involontaire et blessures involontaires dans un premier temps, puis pour faux et usages de faux et détention illégale d'armes après investigations.

Après sa carrière de militaire, il s'était reconverti dans l'organisation de stages de survie, d'expéditions ou encore de baptêmes de l'air.

Article original publié sur BFMTV.com