La famille d’Adama Traoré appelle à une « mobilisation » après le non-lieu prononcé contre les gendarmes

Sept ans après la mort d’Adama Traoré lors d’une interpellation dans le Val-d’Oise, sa famille compte faire appel de cette décision rendue vendredi par la justice.

JUSTICE - « Une honte pour la France ». Ce samedi 2 septembre, Assa Traoré n’a pas mâché ses mots pour exprimer sa colère après le non-lieu prononcé par la justice en faveur des trois gendarmes impliqués dans l’interpellation mortelle de son frère Adama en 2016.

Au micro de Franceinfo ce samedi, Assa Traoré a évoqué l’« impunité totale » et le « déni de justice » renvoyés par cette décision et en a profité pour lancer un appel à la « mobilisation » le mardi 5 septembre, « place de la République » à Paris.

« Nous contestons ce non-lieu qui est une honte pour la justice française, qui est une honte pour la France », a ajouté l’avocat de la famille Traoré, Maître Yassine Bouzrou, qui confirme que la famille de l’homme de 24 ans va faire appel de cette décision.

Deux jours plus tôt, la justice française avait en effet choisi de prononcer un non-lieu en faveur des trois gendarmes impliquées dans cette affaire, où Adama Traoré est mort en juillet 2016 suite à son interpellation à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d’Oise.

« Aucune trace de violences ayant contribué au décès d’Adama Traoré n’a été notée lors des autopsies et des expertises de synthèses », était-il écrit dans l’ordonnance de non-lieu consultée par Franceinfo vendredi. Les magistrats ont également estimé que « le dossier ne permet pas d’établir de manière certaine que les gendarmes interpellateurs étaient en mesure, dans le temps qui leur était imparti, de percevoir l’état d’hypoxie dans lequel se trouvait Adama Traoré, et en conséquence, d’adapter les techniques utilisées pour l’interpeller ».

« Décision logique » pour les gendarmes

Un véritable camouflé pour la famille Traoré qui espère sans doute déclencher une vague de soutien avec cette mobilisation dans la capitale, quelques mois seulement après les émeutes qui ont touché la France sur fond d’interpellation mortelle par la police.

Et au lendemain de cette décision de justice, c’est le jeune Hedi, grièvement blessé à Marseille par des policiers durant les émeutes, qui a vu le policier mis en cause et placé en détention provisoire être libéré après 40 jours derrière les barreaux. Une décision également vécue comme « une forme d’injustice » par le jeune homme au visage défiguré au micro de BFMTV.

Du côté des gendarmes impliqués dans la mort d’Adama Traoré, l’heure était plutôt à la satisfaction. « Dans ce dossier, il n’y a aucune violence et donc la décision rendue est une décision logique », s’est félicité sur Franceinfo Rodolphe Bosselut, l’un des avocats des trois gendarmes.

Un moment d’ailleurs vécu comme une première victoire. « C’est une satisfaction que la justice, après sept ans, ait décidé (...) de dire qu’il n’y a rien contre eux », a ajouté Me Bosselut. En revanche, Assa Traoré a été visée par l’avocat qui s’est encore plaint que la sœur d’Adama Traoré « dénonce la justice depuis quasiment le début de l’affaire ».

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