Faire des crêpes ? La reconversion idéale pour cette ancienne gérante chez Camaïeu

CHANDELEUR - Chaque année, des dizaines de professionnels viennent découvrir l’art de la crêpe à Questembert (Bretagne), au centre de formation « Crêpes au logis ». Pendant cette session de février, l’une des apprentis en reconversion est Béatrice Sordi. Jusqu’en 2022, la quinquagénaire travaillait pour Camaïeu, avant le placement en liquidation judiciaire de la marque.

« J’étais très heureuse chez Camaïeu, c’était ma deuxième maison », se souvient celle qui a passé 26 ans à travailler pour l’enseigne de prêt-à-porter. Loin de prévoir une retraite anticipée, l’ancienne gérante de magasin a donc décidé de se reconvertir. Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête de l’article, elle a pour projet d’ouvrir une crêperie avec sa nièce, Joanne, dans leur ville d’origine, Carpentras.

Une formation tout terrain

À « Crêpes au Logis », la majorité des élèves est en reconversion professionnelle et peut effectuer différentes formations. La plus complète se fait en 70 heures, soit neuf jours pleins. « On voit la fabrication de la pâte, le tournage, les pliages, ce qu’il se passe en salle et aussi la partie mathématique avec les coûts et les marges », détaille Lola Moy, formatrice et cogérante de l’école.

L’autre gérante, sa sœur Esther Moy, s’occupe aussi de former les élèves, en cuisine. Elle leur apprend les gestes techniques que doit maîtriser un crêpier, l’entretien du matériel et plusieurs recettes. « Chaque jour, je leur donne une recette sucrée et une salée. Je peux aussi proposer des idées en fonction de leur besoin, pour les food-trucks par exemple », explique-t-elle.

Damien Duval Filippi a justement prévu d’ouvrir un food-truck près de Bastia, qu’il appellera « Granu Neru » (« blé noir » en Corse). Jusqu’ici, il était ébéniste. « Dans l’idéal j’aimerais faire 50-50 entre mes deux métiers », dit-il quand on lui demande comment il voit l’avenir.

Des clients déjà ravis

Ce matin tous les apprentis parviennent à préparer « leurs galettes et leurs crêpes », juge Lola, qui insiste sur la distinction bretonne. De quoi ravir les clients, venus tester le résultat au restaurant d’application du centre. « J’ai mangé deux galettes : piperades et chèvre lard, c’était très bon, fait dans l’art du métier », s’exclame Jean-Pierre, habitué du restaurant et repu.

Côté cuisine, Béatrice guette les réactions des clients avec les yeux brillants. Il lui reste encore un peu de travail avant de maîtriser parfaitement toutes les recettes, mais elle est très motivée. « J’ai hâte de retrouver mes clientes, rien que de savoir qu’elles vont venir manger nos crêpes, c’est un bonheur », dit celle qui a définitivement tourné la page de Camaïeu, en souriant.

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