Faim dans la Corne de l’Afrique : cessons d’accepter lâchement l’intolérable

Le 10 mars 2017, des Sud-Soudanaises transportent de la nourriture distribuée par le programme alimentaire du Conseil norvégien pour le réfugiés.

En Somalie, au Soudan du Sud, au Yémen, au Nigeria et bientôt en Ethiopie, la situation se détériore notamment sous l’effet de conflits locaux accentués par des décisions politiques voire des blocus internationaux.

En Afrique de l’Est, dans une indifférence quasi générale, des cohortes d’enfants, d’hommes et de femmes, le visage creusé par la souffrance et la faim, fuient leurs villages et leurs terres rendues invivables par la sécheresse. Nombre d’entre eux, les enfants en particulier, sont atteints de malnutrition aiguë sévère, ce qui peut les conduire à la mort si l’on ne fait rien. La famine est ainsi déclarée au Soudan du Sud, des crises alimentaires extrêmement graves sont en cours au Nigeria, en Somalie, au Yémen et menacent désormais 20 millions de personnes.

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Au milieu des années 80, les images de l’Ethiopie éveillaient le monde qui prenait conscience du caractère intolérable de la faim et du rôle central joué par l’homme dans ce fléau, que l’on présente trop souvent comme naturel alors qu’il est évitable. Pourtant, trente ans plus tard, sur les terres asséchées d’Afrique de l’Est, rien ne semble avoir changé. A l’échelle de la planète, 800 millions d’individus souffrent en permanence de la faim et un enfant en meurt toutes les 30 secondes.

Les causes de ce drame sont multiples et complexes. Elles révèlent une première réalité : la plupart des enfants qui meurent de faim vivent dans des pays en développement, voire émergents comme l’Inde, où l’économie laisse dans l’extrême pauvreté des millions de personnes. Ces dernières sont les premières victimes de l’accroissement des inégalités sociales et d’une mauvaise répartition des richesses au niveau mondial. En 2015, le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde a ainsi dépassé celui des 99 % restants, tandis que nous produisons aujourd’hui suffisamment pour nourrir 12 milliards de personnes.

Droit humanitaire (...)

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