Face à la montée du FN, la dérive des «néocons» de gauche

Les élections départementales ont renforcé le processus d’extrême droitisation politique : nouvelle avancée du Front national étendant son implantation locale ; hystérisation des discours publics sur l’islam (universités et cantines scolaires) par le sarkozysme, suivi par la secrétaire d’Etat PS chargée des droits des femmes ; et cela sur fond d’une forte abstention chronique, et de l’infusion d’un néoconservatisme à la française, xénophobe, sexiste, homophobe et nationaliste, avec ses pôles antisémite (Soral) et islamophobe (Zemmour).

Des aspirations diversifiées à la justice sociale, et à la reconnaissance, montent pourtant de la société, mais elles ne trouvent plus de canaux politiques d’expression. Une part importante des citoyens se retire du jeu oligarchique de la représentation politique professionnelle. D’autres continuent à voter en manifestant un ras-le-bol, certains tendant de plus en plus l’oreille aux sirènes identitaires faute de boussole alternative. Les gauches n’incarnent plus un projet de société à l’écoute des frustrations collectives et des imaginaires individuels : ni dans la macronisation patronale de l’économie ni dans l’éclatement de radicalités politiciennes essoufflées.

Le mouvement spontané «Je suis Charlie» a pourtant esquissé d’autres potentialités, en défendant la liberté d’expression sur la base de valeurs multiculturelles et antiracistes. Des personnalités de la gauche radicale l’ont regardé de haut, avec mépris. Le pouvoir s’est complu dans une récupération politicienne et nationaliste. L’aimantation du débat politique par l’extrême droite, un temps freiné, a repris depuis son cours.

Sous l’effet de cette tendance, le social-libéralisme est affecté par un virus mutant associant logique néolibérale et néoconservatisme soft. Manuel Valls en constitue un des principaux bricoleurs politiciens, davantage marionnette de l’air du temps et d’appétits de carrière qu’idéologue. Dans un polar américain, le coroner diagnostiquerait devant un flic (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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