Face aux généralistes en grève, les conditions de Braun pour augmenter les tarifs

Le ministre de la Santé n’est pas contre une augmentation du prix de la consultation. Mais il réclame une contrepartie : l’amélioration de la qualité du service de soins.

POLITIQUE - « Non », la consultation en médecine libérale ne passera pas de 25 à 50 euros, assure le ministre de la Santé ce jeudi 5 janvier. Une déclaration faite le jour d’une mobilisation de la profession pour obtenir une revalorisation des tarifs. Sur le fond, François Braun n’est pas opposé à une hausse du prix de la visite chez le médecin, mais il réclame en échange de permettre aux Français d’accéder plus facilement à un professionnel.

Invité de la matinale de France 2, le ministre de la Santé s’est ainsi dit « prêt à augmenter » le tarif des consultations « dès lors que les besoins de santé des Français sont remplis ». « Ce sont les syndicats qui ont apporté cette idée du droit et des devoirs, je suis d’accord avec ça », déclare-t-il.

Mais alors quelles sont les conditions fixées par le ministre pour justifier d’une telle augmentation ? « Je veux que les 650 000 Français qui sont en maladie chronique aient un médecin traitant parce qu’ils n’en ont pas actuellement. Je veux que l’on puisse avoir un médecin la nuit, le week-end, que l’on puisse dans la journée avoir accès à un médecin si on en a besoin », énumère le ministre. « Ce sont des droits et des devoirs. C’est donnant donnant », ajoute-t-il.

« Sur ce principe gagnant-gagnant, d’accord on augmente la consultation », indique-t-il, tout en écartant une revalorisation à 50 euros, jugée pas « raisonnable ». Il appelle en outre à attendre la fin des négociations conventionnelles entre l’assurance maladie et les syndicats de médecins, qui doivent s’achever fin février.

Une grève « vraiment pas responsable » pour Borne

Les médecins libéraux sont de leur côté appelés à descendre dans la rue ce jeudi après-midi à Paris, en point d’orgue d’une grève contestée. Le collectif « Médecins pour demain », soutenu par plusieurs syndicats (FMF, UFML, SML et Jeunes Médecins), attend plusieurs milliers de manifestants.

Les grévistes demandent justement le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros). une mesure qui doit, selon eux, créer un « choc d’attractivité » vers une médecine de ville en manque de bras, écrasée par les tâches administratives et qui ne séduit plus les jeunes. Autant de difficulté que le ministre de la Santé, lui-même ancien urgentiste, « reconnaît ». « Le système souffre parce que les médecins travaillent dans des mauvaises conditions, parce qu’ils ne peuvent pas faire leur travail de fond, parce qu’il y a des charges administratives trop élevées », a-t-il encore déclaré ce jeudi sur France 2.

Après une première grève début décembre, le collectif a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, un mouvement reconduit depuis jusqu’au 8 janvier. Ses représentants affirment que 70 % des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l’Assurance maladie estimant de son côté la baisse d’activité à 10 %.

Le mouvement a été vertement critiqué par le gouvernement, la Première ministre Élisabeth Borne le jugeant « vraiment pas responsable » car il a accru « les tensions sur l’hôpital » en période d’épidémies hivernales.

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