Face aux déserts médicaux, comment Gabriel Attal veut renforcer le nombre de médecins

Face aux déserts médicaux, comment Gabriel Attal veut renforcer le nombre de médecins
Hohenhaus / Getty Images Face aux déserts médicaux, comment Gabriel Attal veut renforcer le nombre de médecins

POLITIQUE - Quelles mesures pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux » ? Le Premier ministre Gabriel Attal a consacré ce mardi 30 janvier une partie de sa déclaration de politique générale à la santé, annonçant plusieurs mesures afin de répondre aux difficultés d’accès aux soins sur le territoire.

Avec sa déclaration de politique générale, Gabriel Attal achève sa mue à droite devant l’Assemblée

Devant l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement a promis la nomination prochaine d’un émissaire « chargé d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France. » Le chef du gouvernement a en outre annoncé la possibilité pour les infirmières anesthésistes à bac +5 d’entrer « directement en troisième année de médecine » si elles ont plusieurs années d’expérience.

En ce début 2024, et alors que les effets de la réforme des études de médecine se font attendre, l’exécutif multiplie les mesures pour « mettre fin au scandale des déserts médicaux », selon les mots d’Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse du 16 janvier. Le président de la République avait écarté toute « contrainte » imposée aux nouveaux praticiens sur leurs lieux d’installations mais avait plaidé pour la régularisation médecins étrangers exerçant en France. Une mesure reprise par son Premier ministre devant l’Assemblée nationale.

Les rendez-vous ratés à payer pour éviter « des millions d’heures » de perte

En parallèle, Gabriel Attal s’est dit favorable à une mesure punitive envers les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux. « Je souhaite un principe simple, qui se traduise par des mesures claires dès cette année : quand on a un rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paye », a-t-il déclaré, estimant que ces rendez-vous manqués font perdre « des millions d’heures » de temps médical.

Le Premier ministre a aussi menacé de restaurer les obligations de garde pour les médecins libéraux, dans les départements où le Service d’accès aux soins (SAS) ne parviendrait pas à se mettre en place.

Le SAS, la nouvelle version du numéro d’urgence 15, permet de désengorger les urgences en orientant les personnes qui ont besoin d’un diagnostic ou d’un soin vers la structure la plus adaptée, qui n’est pas forcément l’hôpital mais est aussi souvent la médecine de ville. Mais pour fonctionner, il a besoin d’une bonne coopération entre l’hôpital et la médecine de ville.

« Dans les départements où il n’y aurait toujours pas de service d’accès aux soins » d’ici l’été prochain, « je suis prêt à aller plus loin, en restaurant des obligations de garde pour les médecins libéraux, en soirée ou le week-end, dans leurs cabinets, à l’hôpital ou en maisons de santé » a indiqué Gabriel Attal.

« MonSoutienPsy » réévalué

Côté santé mentale, Gabriel Attal a annoncé également une augmentation du tarif de remboursement de la consultation d’un psychologue dans le cadre du dispositif « MonSoutienPsy », qui « n’a pas donné les résultats escomptés ». Au-delà de l’effet d’annonce, la plupart des praticiens avaient refusé de rentrer dans le dispositif jugeant le remboursement et le nombre de séances maximum largement insuffisants.

« Nous allons augmenter le tarif de la consultation remboursée pour limiter au maximum le reste à charge pour les jeunes patients et leurs familles », a-t-il dit. « Pour lever tous les verrous, nous permettrons aussi aux jeunes d’avoir accès directement à un psychologue, sans nécessairement passer par un médecin », a-t-il ajouté.

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