Face au réchauffement climatique, l’Onu compare les humains à la météorite qui a tué les dinosaures

Face au réchauffement climatique, l’Onu compare les humains à la météorite qui a tué les dinosaures (Photo d’Antonio Guterres lors d’un discours au Muséum d’histoire naturelle à New York, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin 2024)
CHARLY TRIBALLEAU / AFP Face au réchauffement climatique, l’Onu compare les humains à la météorite qui a tué les dinosaures (Photo d’Antonio Guterres lors d’un discours au Muséum d’histoire naturelle à New York, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement le 5 juin 2024)

CLIMAT - La météorite, c’est nous. Les humains, responsables du réchauffement, représentent le même « danger » pour la planète que « la météorite qui a exterminé les dinosaures », a déploré ce mercredi 5 juin le secrétaire général de l’ONU, s’en prenant en particulier aux énergies fossiles, qui devraient être privées de publicité.

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À l’échelle de l’Histoire de la Terre, l’humanité n’est qu’un « soubresaut » mais « comme la météorite qui a exterminé les dinosaures, nous avons un impact immense », a lancé Antonio Guterres lors d’un discours au Muséum d’histoire naturelle à New York, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.

« Dans le cas du climat, nous ne sommes pas les dinosaures. Nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger ». « Mais nous sommes aussi la solution », a-t-il poursuivi, appelant une nouvelle fois à renforcer l’action climatique pour tenter de limiter le réchauffement à +1,5°C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat, « qui ne tient qu’à un fil ».

« Prendre la bretelle de sortie de l’autoroute vers l’enfer »

« La bataille pour +1,5°C sera gagnée ou perdue dans les années 2020, sous le regard des dirigeants d’aujourd’hui. Tout dépend des décisions que ces dirigeants prendront -- ou ne prendront pas -- en particulier dans les 18 prochains mois ».

« C’est un moment critique pour le climat », a insisté le secrétaire général, appelant à « prendre la bretelle de sortie de l’autoroute vers l’enfer », alors que les pays signataires de l’accord de Paris doivent soumettre d’ici début 2025 de nouveaux objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

Le mois de mai, le plus chaud enregistré dans le monde

Un discours qui arrive en même temps qu’une publication de l’observatoire européen Copernicus annonçant que mai 2024 a été le mois de mai le plus chaud jamais enregistré dans le monde, devenant le 12e mois consécutif à battre son propre record.

Avec cette série de records, « la température mondiale moyenne sur les 12 derniers mois (juin 2023-mai 2024) est la plus élevée jamais enregistrée », selon Copernicus, soit « 1,63°C au-dessus de la moyenne préindustrielle de 1850-1900 » quand les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité n’avaient pas encore réchauffé la planète.

En mai, la température mondiale moyenne, sur terre et sur les océans, était 1,52°C au-dessus de la norme d’un mois de mai dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Mai 2024 est donc le « 11e mois consécutif depuis juillet 2023 à atteindre ou dépasser de 1.5°C » les moyennes de l’ère préindustrielle.

L’injustice climatique entre riches et pauvres

Première cible de ses critiques, comme à son habitude, le secteur des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), « les parrains du chaos climatique » qui « amassent des profits records et se gavent des milliards de milliards de subventions payées par les impôts des contribuables ».

Il a ainsi répété son appel à taxer leurs profits pour financer la lutte contre le réchauffement, évoquant également, sans préciser son idée, des « taxes de solidarité » sur les secteurs de l’aviation et du transport maritime.

Il a également dénoncé la « complicité » des publicitaires dans le « greenwashing éhonté » du secteur des fossiles, principal responsable du réchauffement. « De nombreux gouvernements limitent ou interdisent la publicité pour les produits néfastes pour la santé humaine, comme le tabac (...) J’appelle chaque pays à interdire la publicité pour les entreprises des énergies fossiles ».

Il a d’autre part répété ses appels aux pays riches à sortir du charbon d’ici 2030 et de réduire le pétrole et le gaz de 60% d’ici 2035. Les pays riches sont historiquement largement plus responsables du changement climatique et devraient donc accroître leur aide aux plus pauvres, a-t-il encore plaidé. Les pays les plus pauvres doivent se préparer aux catastrophes climatiques de plus en plus intenses et fréquentes, a-t-il rappelé.

« Nous ne pouvons pas accepter un avenir où les riches sont protégés dans des bulles climatisées, pendant que le reste de l’humanité sera frappé par une météo mortelle sur des territoires invivables ».

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