Face à Hayer, Bardella admet que Jean-Marie Le Pen a tenu des « propos éminemment antisémites »
POLITIQUE - Premiers coups. Valérie Hayer et Jordan Bardella ont participé à leur premier face-à-face à moins de 40 jours des élections européennes ce jeudi 2 mai sur BFMTV. L’occasion pour les deux candidats de confronter leurs visions de l’Europe et de s’écharper sur de nombreux sujets.
Alors qu’elle répondait à une question portant sur l’antisémitisme, la candidate du camp présidentiel a souhaité rappeler l’histoire du Rassemblement national en demandant à Jordan Bardella de déclarer que « Jean-Marie Le Pen a été le déshonneur » de sa formation politique « pendant 50 ans ».
Une phrase que le président du parti d’extrême droite n’a pas souhaité reprendre, tout en affirmant malgré tout que « les propos de Jean-Marie Le Pen – condamnés pour antisémitisme – étaient des propos éminemment antisémites. » Et d’ajouter, à l’attention de Valérie Hayer : « Si dix ans après, vous en êtes à appeler Jean-Marie Le Pen au secours, c’est que sans doute vous n’avez pas grand-chose à dire sur ce qui intéresse nos concitoyens. »
Des propos qui tranchent avec ses hésitations de l’automne dernier. Jordan Bardella, tête de liste du RN et grand favori pour les élections européennes du 9 juin, avait dû reconnaître une « maladresse » en novembre après avoir affirmé quelques jours plus tôt qu’il ne « pensait pas que Jean-Marie Le Pen était antisémite ». « Jean-Marie Le Pen s’est évidemment enfermé dans un antisémitisme », avait-il alors déclaré.
« Culot », « indignité », « mensonges »
Ce jeudi, les deux candidats en tête des intentions de vote n’ont pas retenu leurs coups. La cheffe de file du camp macroniste a attaqué son rival dès les premières minutes sur sa « duplicité », estimant que la tête de liste du RN « raconte ce qu’il ne vote pas et ne vote pas, ce qu’il raconte. » Elle a également souligné son « culot » pour « énoncer autant de mensonges. »
Jordan Bardella lui a répondu ironiquement en saluant son « courage » pour s’être « portée candidate alors que personne ne souhaitait porter dans ces élections européennes les couleurs d’Emmanuel Macron ».
Profitant d’un débat largement consacré aux sujets d’actualités – plus qu’européens – le président du RN a ensuite durement attaqué son adversaire sur les questions de sécurité, en lui reprochant de ne pas voir que « l’immigration est devenue le pire carburant pour la violence de rue et l’insécurité dans notre pays. » En réponse, Valérie Hayer - qui accuse un retard de près de quinze points sur Jordan Bardella - a dénoncé « l’indignité » du RN qui « instrumentalise systématiquement les drames pour en faire du profit politique. »
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