Face à la déliquescence des hôpitaux, les Zimbabwéennes préfèrent accoucher chez elles

Tatenda Mangwanya, 16 ans, vient de donner naissance à une petite fille prénommée Nqobile, chez elle, dans la banlieue de Harare. C’était la méthode la plus sûre pour son bébé, affirme-t-elle à Global Press Journal. L’accouchement s’est fait avec l’aide d’Apolonia Takaedza, “une sage-femme formée en autodidacte qui gère un centre de naissance sans autorisation” et qui facture 25 dollars américains pour son intervention.

Au Zimbabwe, de nombreuses femmes enceintes ont développé une certaine méfiance vis-à-vis des hôpitaux publics, raconte le média en ligne. Si le taux de mortalité maternelle à tendance à décroître ces dernières années (363 décès pour 100 000 naissances en 2022, ce qui demeure élevé), les carences des établissements hospitaliers sont criantes.

Edinah Masiyiwa, directrice de Women’s Action Group, une ONG de défense des droits des femmes, explique que les patientes admises en service obstétrique doivent parfois fournir elles-mêmes certains équipements indispensables : compresses, désinfectant, clamps ombilicaux, gants médicaux, etc. “S’il faut une transfusion, les femmes doivent acheter une poche de sang qui coûte plus de 100 dollars américains. Et pour les antibiotiques, c’est la même chose”, déplore-t-elle.

Peur de la césarienne

La répartition des centres médicaux sur le territoire oblige les femmes vivant dans les endroits les plus reculés à rester à leur domicile ou à recourir aux services de cliniques informelles et de dispensaires tenus par des congrégations religieuses. Tatenda Mangwanya affirme par exemple que sa grossesse était suivie dans un établissement très éloigné de chez elle.

Surtout, elle explique avoir été convaincue d’accoucher chez elle par le témoignage d’autres femmes. Ces dernières racontaient avoir subi des maltraitances de la part des soignants et même des opérations “inutiles”. De fait, beaucoup d’entre elles craignent les conséquences de la césarienne. Leur premier réflexe est donc de sortir des circuits de soins officiels pour être sûres d’accoucher par voie naturelle.

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