« Face à Baba » avec Olivier Véran, entre échanges tendus et séquences « lunaires »

« Face à Baba » : le passage d’Olivier Véran, entre échanges tendus et séquences « lunaires »
Capture C8 « Face à Baba » « Face à Baba » : le passage d’Olivier Véran, entre échanges tendus et séquences « lunaires »

TELEVISION - Une émission « lunaire » et décousue. Olivier Véran était l’invité de l’émission de Cyril Hanouna Face à Baba, ce mardi 31 janvier sur C8, au soir d’une journée de forte mobilisation contre la réforme des retraites. Le porte-parole du gouvernement a répondu aux questions d’invités, mais aussi à celles de personnes présentes dans le public sur les retraites, le Covid, l’inflation et le coût de l’énergie notamment.

Tout au long du programme, les internautes ont réagi aux discussions sur le plateau. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que rare sont ceux qui semblent satisfaits des réponses du ministre. En première partie de l’émission, nombre d’entre eux ont dénoncé le choix des intervenants face à l’ancien ministre de la Santé. Et ses réponses parfois hors-sol.

« Je n’ai aucune question à poser, du tout »

Dans un premier temps, c’est un couple de boulangers en détresse – mais déjà en difficulté avant l’inflation – qui l’a interrogé sur l’augmentation du prix des matières premières et du coût de l’électricité.

Mais alors qu’ils expliquaient avoir dû fermer boutique, Olivier Véran a demandé s’ils comptaient « en ouvrir une autre ». Une question complètement inadaptée, ont estimé certains internautes, quand d’autres pointent du doigt le manque de répondant de ses interlocuteurs.

Un ressenti exacerbé quelques instants plus tard par une déclaration de la chanteuse Stone, présente sur le plateau. Alors que la question des retraites et des revenus des retraités était évoquée, elle a été invitée à débattre avec Olivier Véran pour évoquer son cas personnel. Sauf qu’elle n’avait en réalité rien à dire.

Soulignant qu’elle ne touchait qu’un peu plus de 1 000 euros par mois de retraite, la chanteuse a fait remarquer que sa situation était loin d’être aussi compliquée que celle de nombreux Français : « Nous avons la chance d’être propriétaires d’un appartement à Paris, ce qui est quand même très important, ainsi que d’une maison de famille, donc nous ne nous plaignons pas. Il y a pire que nous », a-t-elle précisé.

Cyril Hanouna l’a alors relancée : « Vous voulez parler au nom des Français, parce que vous avez dit : ’ma retraite est ridicule’. Il ne vous reste pas grand-chose… » Il l’a alors enjointe de poser une question à Olivier Véran. L’animateur ne devait pas s’attendre à ce que son invitée lui réponde, un peu perdue : « Je n’ai aucune question à poser, du tout. Je ne venais pas pour ça du tout. » Et de poursuivre : « Je suis venue parce que vous m’avez invitée très gentiment, mais je n’ai absolument aucune question à poser. Je considère mon cas comme un peu particulier, compte tenu de tout ce qu’on a pu entendre avant. Je ne m’en plains pas du tout. »

Une ambiance décousue poussée à son paroxysme lorsque, quelques minutes plus tard, un grutier nommé Fadh a voulu chanter La Marseillaise avec quelques inspirations raï, en hommage à tous les manifestants du jour, avant de poser sa question à Olivier Véran.

« C’est vous aujourd’hui le cancer de ce pays »

La deuxième partie de l’émission a été plus mouvementée pour Olivier Véran, qui a été confronté à des interlocuteurs un peu plus remontés. Ses échanges avec le journaliste et écrivain André Bercoff ont été particulièrement tendus sur la question de la gestion du Covid et des vaccins. Alors que le ministre l’accusait d’être « complotiste », l’auteur lui a reproché d’avoir « menti aux Français ».

Échanges tendus également avec deux soignants non vaccinés qui réclament la réintégration des soignants qui ne sont pas à jour de leur vaccin anti-Covid.

C’est ensuite au tour d’un restaurateur très remonté de prendre à partie Olivier Véran. « Je trouve ça aberrant que vous veniez sans présenter d’excuses aux Français, je trouve ça lamentable », lui a-t-il lancé. « C’est vous aujourd’hui le cancer de ce pays, c’est pas nous. Nous, on bosse. Ça fait six mois que j’ai pas pris de salaire. (...) J’ai pas un euro. J’ai travaillé comme un forçat, il ne me reste rien. »

« Traiter quelqu’un de cancer, je ne le ferai jamais, même à mon pire ennemi », a répondu le ministre, remonté. « Je viens ici qu’on puisse débattre et discuter tranquillement. Moi je n’utiliserai jamais l’invective et je n’utiliserai jamais des injures », a-t-il ajouté.

La présence d’Olivier Véran sur le plateau de C8 n’était était une surprise alors qu’au plus fort de la crise du Covid, il assurait, selon des informations du Parisien : « Je ne veux pas aller chez ces gens-là, ce serait de l’entente avec l’ennemi ». Il regrettait alors que C8 et CNews donnent selon lui trop la parole aux antivax et aux théories complotistes.

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