Face à 300 avocats, Xavier Niel plaide avec fougue la cause de l’IA

Xavier Niel a secoué son auditoire.  - Credit:NB
Xavier Niel a secoué son auditoire. - Credit:NB

Spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, Me Pierre Hoffman a reçu il y a quelques mois un courriel d'un client fidèle, qui l'a plongé dans une mélancolie profonde. « Bonjour maître, j'ai besoin d'une lettre de mise en demeure pour une affaire. Vous la faites ou je la fais moi-même sur ChatGPT ? » lui demandait ce dirigeant de société. Cet avocat peine, depuis, à sortir de ce questionnement existentiel : « À quoi je sers ? Où vais-je ? Existerai-je encore demain ? »

Il s'est fait élire bâtonnier, mais ce mandat n'est pas éternel et il le confesse volontiers, face à ses pairs : « Nous angoissons tous pour notre avenir. Autrefois, l'avocat était comme le bon vin, il se bonifiait avec le temps. Aujourd'hui, vous pouvez devenir périmé en moins de six mois. »

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C'est peu dire que Pierre Hoffman attendait ce moment avec impatience, et appréhension, un peu comme un hypocondriaque attendrait son diagnostic. Et si ses craintes se confirmaient ? Et si Xavier Niel allait lui confirmer ce qu'il redoute par-dessus tout : la mort programmée du métier d'avocat ? Le grand remplacement du juriste par la machine ? La Maison du barreau de Paris était pleine à craquer, mardi 28 mai au soir, pour entendre l'homme d'affaires et investisseur, qui vient – avec Rodolphe Saadé et l'ancien patron de Google Eric Schmidt – d'injecter 300 millions d'euros dans Kyutai, premier laboratoire de recherche européen dédié à l'intel [...] Lire la suite