Face à la violence des gangs, de plus en plus d'Haïtiens cherchent à quitter le pays

En l’espace d’un mois, près de 100 000 habitants ont quitté la métropole de Port-au-Prince, selon les chiffres de l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations. La violence des groupes armés qui sévissent dans la capitale pousse toujours plus de déplacés sur les routes et ceux qui le peuvent prennent de plus en plus souvent une décision radicale : quitter Haïti pour fuir le chaos et rejoindre les États-Unis. Reportage à l’aéroport de Cap-Haïtien.

Avec nos envoyés spéciaux à Cap-Haïtien, Vincent Souriau et Boris Vichith

« J’ai eu très peur ».

À quelques heures du départ, ce jeune homme de 23 ans est encore choqué. Petit à petit, il réalise le risque qu’il a pris. Quitter Port-au-Prince avec sa petite sœur pour rejoindre Cap-Haïtien, alors que les gangs prennent pour cible les civils qui veulent quitter le pays.

« Ils vérifient leurs valises. S'ils trouvent des passeports avec des autorisations de voyage, ils vous kidnappent, ils demandent des sommes d'argent inimaginables. »

Des vols pleins

Ensuite, il y a la course aux billets d’avion. Il y a cinq fois plus de demande qu’en temps normal à l’aéroport de Cap-Haïtien. Les prix explosent et les vols sont pleins, sauf miracle, comme pour cette famille qui se dirige vers New York.

« C'était vraiment vraiment difficile de trouver un vol disponible. On est obligé de rester sur internet la nuit. Heureusement pour nous, on a trouvé un vol. On n'a pas le choix. »

Pour les autres, minimum 15 jours d’attente. Pour l’instant, les compagnies aériennes n’ont pas l’intention d’augmenter le nombre de rotations vers les États-Unis.


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