“Face-à-face tendu” et “détails salaces” : Stormy Daniels témoigne au procès de Trump

Noémie Taylor-Rosner

C’est “un moment ahurissant dans l’histoire politique américaine”, note le New York Times : mardi 7 mai, “une star du porno” a été appelée à la barre “face à un ancien et potentiellement futur président” américain pour “raconter au monde une histoire” qu’il est accusé d’avoir tenté de dissimuler en achetant son silence.

L’ancienne actrice de films X Stormy Daniels, personnage central du procès de Donald Trump à New York, a livré mardi un témoignage cru sur la relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue en 2006 avec le républicain. Elle a “décrit comment ils se sont rencontrés lors d’un tournoi de golf de célébrités et ce qui s’est passé, d’après elle, lorsqu’elle s’est rendue à l’hôtel” de l’ex-président, “balançant une série de détails salaces”, qui ont forcé le juge Juan Merchan à interrompre l’actrice à plusieurs reprises, relate CNN.

Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, a notamment raconté que Trump l’avait accueillie à l’hôtel “vêtu d’un pyjama en soie ou en satin”, raconte USA Today. Après qu’elle a remarqué une photo de sa femme Melania, Donald Trump lui a confié qu’il ne dormait pas “dans la même chambre” que son épouse. Tout en lui faisant miroiter une apparition dans sa célèbre émission de téléréalité “The Apprentice”, le républicain aurait aussi déclaré à Stormy Daniels qu’elle lui rappelait sa fille, Ivanka, qui est “intelligente et belle”.

Un récit qui “met en lumière le crime de Trump”

“Mais le récit de Mme Daniels ne se limite pas à ces révélations intimes sordides”, souligne le New York Times. : “il met en lumière ce que les procureurs considèrent comme le crime de M. Trump”.

Craignant dix ans plus tard que l’actrice ne révèle cette histoire pendant la campagne présidentielle de 2016, le candidat républicain a payé Stormy Daniels 130 000 dollars pour se taire sur cet épisode, un paiement dissimulé au centre du dossier. L’argent avait été versé par l’ancien avocat du milliardaire, Michael Cohen, via une société écran. Il avait été remboursé en 2017 par le groupe d’entreprises de Donald Trump, la Trump Organization, des dépenses enregistrées en “frais juridiques” qui sont au centre des poursuites.

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