Face à la colère des agriculteurs et aux menaces de blocages, la Macronie fixe une (gentille) ligne rouge

POLITQUE - Changement de ton ? Malgré les annonces du Premier ministre Gabriel Attal, une partie des agriculteurs appellent toujours ce lundi 29 janvier au blocage des grandes villes françaises et du marché de Rungis. L’exécutif, qui a fait preuve d’une certaine bienveillance à leur égard depuis le début de la grogne, les met désormais en garde et a fixé plusieurs « lignes rouges ».

La carte des blocages des agriculteurs près de Paris pour le « siège » qu’ils veulent lancer lundi 29 janvier

À l’issue d’une réunion interministérielle de crise consacrée à la colère du monde agricole dimanche 28 janvier, le ministre de l’Intérieur a répété le principal mot d’ordre passé aux policiers et aux gendarmes : « Pas d’intervention sur les points de blocage, mais une sécurisation. » Dans le même temps, Gérald Darmanin a fixé aux agriculteurs plusieurs limites à ne pas franchir, à savoir « l’occupation du marché de Rungis, des aéroports parisiens et la ville de Paris et des grandes villes de province », comme vous le pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article.

De même, certains députés Renaissance avertissent les agriculteurs. « Il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Je crois que c’est du bon sens et que les gens comprennent bien ça », a souligné Maud Bregeon, invitée ce lundi 29 janvier dans la matinale de LCI. Sylvain Maillard, le patron de son groupe à l’Assemblée, interrogé sur RTL, a pour sa part mis en garde les manifestants face au risque d’un mouvement « impopulaire » aux yeux des Français.

« On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS »

Il y a quelques jours, pourtant, Gérald Darmanin se montrait beaucoup plus complaisant à l’égard des exploitants. « Les agriculteurs travaillent et lorsqu’ils ont envie de démontrer qu’ils ont des revendications le gouvernement est à l’écoute. (...) On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS », avait-il déclaré jeudi 25 janvier sur TF1.

Il refusait l’envoi des forces de l’ordre et indiquait seulement avoir « rappelé aux préfets que si les bâtiments publics, si les policiers, les gendarmes, les agents de préfecture étaient pris à partie, évidemment que nous interviendrons ».

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