Fabien Roussel écrit à Gérald Darmanin pour lui demander de fermer le site Coco.gg

Fabien Roussel écrit à Gérald Darmanin pour lui demander de fermer le site Coco.gg (Fabien Roussel photographié durant une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale (illustration))
THOMAS SAMSON / AFP Fabien Roussel écrit à Gérald Darmanin pour lui demander de fermer le site Coco.gg (Fabien Roussel photographié durant une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale (illustration))

POLITIQUE - Fabien Roussel part en guerre contre le site Coco.gg et a demandé au ministre de l’Intérieur de le faire fermer, après plusieurs faits divers dans lequel il était cité. La mort de Philippe à Grande-Synthe le 16 avril, le procès le 25 avril de douze hommes à Valenciennes pour recours à la prostitution de mineur ou encore le 26 avril, la mise en examen de quatre personnes accusés d’agressions. Le point commun de ces affaires : le site coco.gg sur lequel victimes et bourreaux se sont rencontrés.

Derrière le site Coco.gg, cité dans la mort de Philippe à Grande-Synthe, d’autres affaires judiciaires

« Le site coco.fr devenu coco.gg apparaît ainsi dans un nombre croissant de faits divers, souvent tragiques, toujours sordides, depuis plusieurs années », dénonce Fabien Roussel dans sa lettre adressée à Gérald Darmanin dévoilée ce samedi 27 avril. Il assure que le site, propriété de la société Vinci SA immatriculée à Sofia en Bulgarie, « promeut sans aucun contrôle et en se dédouanant de toute responsabilité, la prostitution et le trafic de stupéfiant notamment. »

Et d’ajouter : « C’est aussi un endroit où se retrouvent les homophobes, les pédophiles et autres prédateurs sexuels et où l’apologie du terrorisme s’exprime librement.»

Aucun contrôle de la majorité numérique

Soulignant que la société est basée à Guernesey, paradis fiscal où il n’y a donc pas d’imposition, il évoque de possibles évasions fiscales dans la mesure où le site peut faire payer ses utilisateurs.

Le site coco.gg - et d’autres équivalents comme Cocoland - permet d’engager une conversation en renseignant son genre, son âge, son code postal et un pseudo, sans aucun contrôle.

À ce sujet, Fabien Roussel rappelle ainsi que le site contrevient, entre autres, à la loi du 7 juillet 2023 visant à instaurer une majorité numérique. À la lumière de ces éléments, il demande donc au ministre de l’Intérieur de faire fermer le site.

« Un repaire de prédateurs »

Vendredi, quatre hommes, dont deux mineurs, ont été mis en examen après plusieurs agressions à Saint-Pol-sur-Mer (Nord) sur des victimes qui avaient rendez-vous via le site controversé coco.gg, a annoncé vendredi la procureure de Dunkerque.

Les quatre suspects, interpellés et placés en garde à vue dans la semaine, sont âgés de 16, 17, 22 et 28 ans, a précisé la procureure Charlotte Huet dans un communiqué. Ils ont été mis en examen pour « extorsions et tentatives d’extorsion avec arme en bande organisée » et « séquestration et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ». Tous ont été placés en détention provisoire.

Cette procédure n’a aucun lien avec l’enquête sur le décès à Grande-Synthe, à une poignée de kilomètres de Saint-Pol-sur-Mer, de Philippe Coopman, battu à mort en pleine nuit le 16 avril dans un possible guet-apens après un rendez-vous via un site internet équivalent.

Considéré comme « un repaire de prédateurs » par plusieurs associations de défense de l’enfance et de lutte contre l’homophobie, coco.gg apparaît dans plusieurs dossiers judiciaires. Six mois de prison ferme ont par exemple été requis jeudi soir contre dix prévenus jugés à Valenciennes (Nord) pour « recours à la prostitution d’un mineur » ou « atteinte sexuelle sur mineur », après des actes sexuels avec une mineure rencontrée via coco.gg et sur Snapchat.

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